Dépassement à gauche

(Une discussion de salon)

 

Forum Debord(el) of ...

Dans le salon Le nouveau Debord(el) est ici !

 

(MAJ 13-12-2005)

 

 

 

 

ACTEURS

 

TOTO, Karl von Nichts, Directeur des Éditions Anonymes.

BARTLEBY, Yan Ciret, journaliste occasionnel au Magazine littéraire.

NEMO, Christian Bartolucci, l’immortel auteur des Texticules.

Un soldat de l’armée de Polynice.

Gardes.

 

       La scène se passe dans un salon du Debord(el) of…

 

Toto :

Dépassement à gauche.

« on: 30. November 2005 at 16:24 »

 

« Marx sera reconnaissant à Feuerbach d’avoir mis la critique de la religion au centre de l’intérêt philosophique : “La critique de la religion, dit-il est la condition de toute critique.” Mais bien qu’elle soit le modèle de toute critique de la culture, la critique de l’économie politique y compris, la critique de l’aliénation religieuse a chez Marx une signification secondaire. “L’aliénation religieuse, dira Marx contre Feuerbach, ne s’opère que dans le domaine de la conscience, dans le for intérieur de l’homme, mais l’aliénation économique est celle de la vie réelle : sa suppression s’étend par conséquent à l’une et à l’autre. ”

 

Cette distinction entre ces deux types d’aliénation est fondamentale. Tout d’abord, l’aliénation religieuse, et plus généralement l’aliénation spirituelle, est pour Marx un pur résultat de l’aliénation économique : la suppression de celle-ci entraînera immanquablement la disparition de celle-là. Ensuite, ce qui est plus important, seule l’aliénation économique représente aux yeux de Marx une étape nécessaire de la réalisation humaine, un enrichissement réel de l’être humain. Ici la négation de l’aliénation a le double aspect dialectique de suppression et de conservation. En revanche l’aliénation “idéologique” n’a aucun rapport avec la véritable essence de l’homme ; l’ensemble de la “vie idéelle” doit être dénoncé et rejeté comme une forme purement illusoire de l’existence humaine : ici la négation de l’aliénation perd son sens dialectique et devient synonyme d’anéantissement pur et simple. »

(Kostas Papaioannou, De Marx et du marxisme, Gallimard, 1983, pp. 125-126)

 

Je donne la traduction française de la phrase allemande ci-dessous, extraite de la Critique de la Philosophie du droit de Hegel, dans différentes versions :

 

Die Aufhebung der Religion als des illusorischen Glücks des Volkes ist die Forderung seines wirklichen Glücks.

 

« L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple, c’est l’exigence de son bonheur véritable. » (Marianna Simon, Aubier-Montaigne, 1971.)

 

« Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel.  » (Rubel, Gallimard, 1982)

 

« Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. » (Molitor, chez Champ Libre, 1981 qui ne se donne même pas la peine de mettre en italique les mots que Marx lui-même a mis en italique).

 

Le dépassement de la religion comme bonheur illusoire du peuple est l’exigence de son bonheur réel. (Edition bilingue sur le net, faite par des petits cons debordiens dont on appréciera la prose pompeuse et pompante. http://perso.wanadoo.fr/dumauvaiscote/index.htm)

 

MORALITÉ : les petits cons debordiens on tout faux et M. Bartléby me fait rigoler avec son dépassement du matérialisme historique. « C’est bien de cela qu’il s’agit dans la controverse Debord-Voyer ? » me dit-il. En me sommant de répondre le plus vite possible sous prétexte que je me défile. En bon debordien, M. Bartléby ne peut concevoir l’Aufhebung qu’en terme hégélien (c’est tellement plus chic) et veut dépasser le matérialisme historique sans pouvoir imaginer une seule seconde que M. Voyer veut le supprimer (l’anéantir purement et simplement). Affaire à suivre…

 

Nickola :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #1 on: 30. November 2005 at 18:02 »

 

finallement la traduction automatique de yahoo n’est pas si mauvaise:

 

"L’abolition de la religion comme chance illusoire du peuple est l’exigence de sa vraie chance"

 

traduttore traditore!

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #2 on: 30. November 2005 at 20:04 »

 

Traduction, trahison. Évidemment je l’attendais celle-là. Il n’empêche qu’il y a traduction et traduction. Les petits cons debordiens qui traduisent la Critique de la Philosophie du droit de Hegel nous gratifient même d’une petite note :

 

« Dans la mesure du possible, on a suivi pour cette traduction le conseil tendancieux que Marx donnait à la critique allemande : “Son pathos essentiel est l’indignation, et son travail essentiel la dénonciation.” Quant au contenu lui-même, il méritait malgré tout qu’on le revisitât : pour éliminer les quelques contresens et imprécisions qui avaient résisté aux efforts plus que centenaires d’une demi-douzaine de traducteurs par ailleurs méritants ; et à tout le moins pour tenter de le remettre en son mouvement propre. On nous pardonnera aussi les quelques outrances juvéniles qui sont de fait le plus souvent propres à la tendance subjective de l’auteur (il avait alors 25 ans) et donnent la mesure de son enthousiasme à exposer ici non pas des hypothèses, mais bien les fermes résultats des plusieurs années de travail qui l’amenaient là. »

 

Éliminer les quelques contresens et imprécisions qui avaient résisté aux efforts plus que centenaires d’une demi-douzaine de traducteurs par ailleurs méritants. Ils ne manquent pas d’air. Plus c’est gros, plus ça passe. De Debord et Lebovici ils auront au moins retenus ça : plus on veut briller sans se fatiguer plus il faut du culot. Et de tout ceci M. Bartléby ne nous dit rien. Il doit pourtant en connaître un brin sur la question. M. Nemo non plus ne dit plus rien. Il attend peut-être que je dise Bartolucci pour baver au stimulus.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.  

« Reply #3 on: 01. December 2005 at 13:02 »

 

L’ironie de l’histoire c’est que si M. Voyer veut effectivement supprimer (anéantir purement et simplement) le matérialisme historique, il en appelle effectivement à un dépassement de la religion. En traduisant faux les petits cons introduisent une vérité comme M. Jourdain faisait de la prose. It’s wonderful, wonderful, wonderful. Wunderschön ! Wunderbar mein Kommissar !

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.  

« Reply #4 on: 01. December 2005 at 13:06 »

 

« Les deux points principaux de résistance névrotique que tu rencontreras tourneront autour de ces deux thèmes, jamais affirmés franchement, mais sensibles partout : “ontologiquement”, Loiseau est très important, comme penseur ou comme on ne sait quoi ; et leur couple est fondamentalement solidaire dans l’excellence (en fait il y a une ambition commune, bien dérisoire). Mais ceci admet fort bien mille “bavures” phénoménales dans la vie concrète, sans importance parce que n’affectant pas ce noumène, et parce que toujours aussitôt supprimé par l’avenir qui a immédiatement suivi (mais cette simple suppression par le bluff et l’oubli n’est certes pas une Aufhebung). » (Guy Debord, Correspondance, vol. 4, janvier 1969-décembre 1972, Librairie Arthème Fayard, 2004, p. 476.)

 

En voilà un qui en connaissait un rayon en matière d’Aufhebung. Ses épigones ont de qui tenir.

 

Nemo :

Le matérialisme hystérique  

« Reply #5 on: 01. December 2005 at 14:14 »

 

« L’ironie de l’histoire c’est que si M. Voyer veut effectivement supprimer(anéantir purement et simplement) le matérialisme historique, il en appelle effectivement à un dépassement de la religion. »

 

La véritable ironie de l’histoire c’est que le « matérialisme historique », n’est pas une invention de Marx mais de ses épigones — on pourrait dire ses séquelles (mauvaise suite) —, Engels en tête. Que Voyer veuille s’attaquer à cette chimère est son problème ; qu’il veuille dans la foulée dépasser la religion, me semble malgré tout au-dessus de ses (grands) moyens.

 

Bartleby :

Sur une traduction et les avis d’un sourd  

« Reply #6 on: 01. December 2005 at 15:02 »

 

Mr Toto,

 

Les "debordiens" (sic) auraient mal traduit le concept clef qui va passer d’Hegel à Marx et de Marx à Debord ; avant - semble-t-il - de trépasser avec Voyer. Les "debordiens" (re-sic) ont évidemment raison. Il est énervant de devoir reprendre sans cesse les mêmes explications. J’ai déjà démontré la généalogie de l’Aufhebung. Ce terme vient d’une reprise par Luther du terme de Paul de Tarse "Katargein", qui signifie en même temps abolir et conserver ; Luther le traduit par Aufheben, en en donnant la provenance "aufbewharen" et "aufhören lassen" ; c’est l’Aufheben luthérien qui va amener l’Aufhebung hégélien.

 

Les "debordiens" ont raison, - et je les en félicite -, d’avoir bien fait sentir que ce concept qui va déterminer ou plus précisemment engager toute la modernité est bien: le dépassement. Il s’agit, comme il est déjà dit chez Saint-Paul, précisé par Luther puis repris par Hegel : de détruire et conserver, dans le même mouvement, le même temps ; ça, c’est "chic", n’est-ce pas Mr Toto?

 

Donc, quand je publie sous mon nom, dans une revue, cette phrase sur le "dépassement du matérialisme historique", non seulement je la contresigne et je vais lui donner une autre envergure. Il est donc avéré avec cette chronologie que Aufhebung n’a jamais voulu dire "anéantissement pur et simple"  (il a vu jouer cela où, lui, l’autre?) ; d’ailleurs, il précise que ce moment de suppression de l’aliénation perdrait son "sens dialectique" ; bien, voyons! Il faut être un espit simple, sinon simplet, pour penser que l’on perde si vite et à bon compte son "sens dialectique", surtout quand on s’appelle Marx ou Debord. Non! la dialectique, c’est juste une marotte passagère, ça va et ça vient ; un bluff intérimaire.

 

Mr Toto, vous prenez un exemple, qui va vous revenir comme un boomrang, chez nos "debordiens" :"Die Aufhebung der Religion als des illusorischen Glücks des Volkes ist die Forderung seines wirklichen Glücks."

 

Bien évidemment que Marx veut supprimer, anéantir, l’illusion de bonheur par la religion, mais il conserve, par ce dépassement, par l’Aufhebung, l’idée de bonheur, si nouvelle en Europe. Votre casuistique entortillée tombe à plat. D’ailleurs, allez porter la contradiction à Mr Hegel lui-même :"Was sicht aufhebt, wird dadurch nicht zu Nichts". Alors, on frime moins? On la ramène pas, et lorsque Marx remet la dialectique sur ses pieds, comme il dit, il fait la même chose : il détruit et il conserve. Et Debord a fait la même chose. Il n’y a que Voyer qui n’a réussi ni à conserver ni à détruire Debord, Marx, Hegel. Qu’a-t-il fait, d’ailleurs? (Non, quand même, c’est un bon polémiste).  

 

Dans "La phénoménologie de l’Esprit", c’est sur la dialectique de la certitude  sensible et son expression dans le langage qu’apparaît, pour Hegel, la notion de dépassement au sens dialectique d’Aufhebung. L’exemple qu’il prend est le "diese" le "ceci" et le "jetz" le "maintenant", il opère que l’immédiat de cette formule est toujours "aufgehoben", l’immédiat est toujours "dépassé" au sens de conservé et détruit. Hegel voit dans le langage (Marx le verra dans l’histoire, le prolétariat, Debord dans le Spectacle, Voyer nulle part), le sens même de cette transformation en un négatif, en un rien, puis de conserver ce rien, en transformant ce négatif en être. Je vous invite à relire le "Mystère d’Eleusis" qui ouvre la "Phénoménologie de l’esprit", vous y verrez vos prétentions traductrices réduites à néant, et une illustration parfaite que nos "debordiens" sont - malgré leurs jeunes âges - des traducteurs corrects et pour vous servir, moi-même, quelqu’un qui ne se corrige pas, sauf pour les fautes de frappe, que vous ne manquerez pas de me signaler.

 

Générations à venir : traduisez Aufhebung par Dépassement et lisez Hegel, Marx, Lefebvre, Debord ; ainsi qu’un remarquable ouvrage où tout ceci est expliqué "Figures de la négation/Avant-gardes du dépassement de l’art", Ed. Paris Musées/Art of this Century, Limites LTD.

 

Nowhere man :

Ma petite entreprise culturelle  

« Reply #7 on: 01. December 2005 at 15:32 »

 

Collectif

Figures de la négation

 

— Auteurs : collectif, sous la direction de Yan Bartleby(aka Bartleby)

— Éditeurs : Paris musées, Paris / Musée d’art moderne, Saint-Étienne / Art-of-this-Century, New York / LimitesLTD. éditions

— Année : 2004

— Format : 22 x 28,50 cm

— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc

— Pages : 178

— Langue : français

— ISBN : 2-87900-874-3

— Prix : 28 €

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.  

« Reply #8 on: 02. December 2005 at 06:23 »

 

Cap’tain Nemo, alias Mister B. (censure FE), dont les texticules

(http://www.lnalhooq.net/Texticules/Nemo_0/000_Sommaire.html)

lui pendent de plus en plus sous les bajoues ne manque jamais une occasion de se taire. Le matérialisme historique n’est évidemment pas une chimère, une mauvaise suite introduite par les épigones de Marx, Engels en tête.

 

« Le terme entre en vigueur pendant les dernières années de la vie de Engels, lequel emploie plus fréquemment l’expression “conception matérialiste de l’histoire”. Par la suite, il devient le terme le plus répandu pour désigner la découverte ou l’apport théorique de Marx et d’Engels. (…) Le matérialisme historique trouve son fondement dans la thèse selon laquelle les productions humaines dites spirituelles (y compris l’art, la religion et la philosophie) sont déterminés en dernière instance par la structure économique des différentes formations sociales, c’est-à-dire qu ’elles ne sont que la façon dont les contrastes entre les classes sociales s’expriment et parviennent à la conscience. (…) Par le terme de “structure économique de la société” et par la métaphore qui s’y rattache de “base réelle” sur laquelle s’élève une “superstructure”, [Marx] entend précisément l’ensemble des rapports de production correspondant à un certain stade de développement des forces productives. De là dérive la notion de mode de production comme unité des conditions sociales ainsi que des conditions techniques et matérielles de la production. C’est la dialectique “rapports de production/forces productives” qui rend compte du développement et de la succession des différentes formes sociales (par exemple de celle basée sur l’esclavage ou de celle basée sur le travail salarié). Chez Marx et Engels, non seulement le matérialisme historique a pour corrélat la critique de l’idéologie, mais c’est même précisément en opposition à toute philosophie de l’histoire, et en particulier à celle de Hegel, qu’il se constitue. » (Enciclopedia Garzanti di filosofia)

 

Voilà ce que M. Nemo appelle une « invention » des épigones de Marx, Engels en tête. Il confond peut-être avec le matérialisme dialectique associée par Lénine au nom de Marx, et constituée principalement à partir des réflexions menées par Engels sur la « dialectique de la nature » dans son Anti-Dühring. Anti-Dühring approuvé par Marx d’ailleurs, si j’en crois Raymond Aron, le gros niqueur du Figaro pendant trente ans.

 

D’ailleurs c’est M. Bartleby qui parle de matérialisme historique. Tout le monde avait bien compris qu’il s’agissait du « terme le plus répandu pour désigner la découverte ou l’apport théorique de Marx et d’Engels. » Et c’est bien cela que Voyer veut anéantir, et non pas s’attaquer à une chimère comme le laisse entendre le médisant mal-comprenant.

 

Anéantir, supprimer, M. Bartléby ne comprend pas. Pour ce qui est de la comprenette y’a pas un debordien qui rattrape l’autre. M. Bartléby en appelle à Paul de Tarse, à Luther, à tous les saint de l’enfer et du paradis et il n’en démord pas. « "Aufbewharen" et "aufhören lassen" ; c’est l’Aufheben luthérien qui va amener l’Aufhebung hégélien. » C’est bien possible mais qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ? « Allez porter la contradiction à Mr Hegel lui-même :"Was sicht aufhebt, wird dadurch nicht zu Nichts". » « Ce qui se dépasse ne devient pas par là néant ». Fort bien. Mais ce que M. Bartléby ne comprend pas c’est que si Hegel choisit ce terme pour désigner la dialectique, c’est-à-dire pour indiquer une négation qui ne soit pas anéantissement ou suppression complète, il faut donc l’entendre dans ce sens chaque fois qu’il doit prendre ce sens hégélien. Ce qui ne veut pas dire que chaque fois qu’on lit le terme Aufhebung dans un texte allemand, il faille l’entendre dans le sens hégélien du terme. Ça dépend du contexte. Mais les debordiens sont fâchés avec le contexte. Ils lisent simplement un mot et ils bavent immédiatement au stimulus. Aufheben dans le sens de abschaffen veut bien dire abolir, supprimer, tous les dictionnaires vous le diront, si ce n’est pas trop abuser de la patience de M. Einstein. La traduction des debordiens est donc nulle et non avenue. M. Bartleby pense peut-être que M. Papaioannou est un abruti ? Il lance même des conseils lyriques aux générations du futur : « Générations à venir : traduisez Aufhebung par Dépassement. » Autrement dit chaque fois que vous voyez Aufhebung dites « dépassement », ne cherchez pas à comprendre.

 

Pavlov, au secours, ils sont devenus fous ! Cela dit rien n’empêche M. Bartleby de continuer à vouloir « dépasser » le matérialisme historique, et l’art par la même occasion, cela ne mange pas de pain. Mais qu’il comprenne bien que ce n’est pas du tout l’objectif que poursuit M. Voyer. M. Voyer cherche à « dépasser » la religion par l’ « anéantissement » du matérialisme historique. Heil !

 

Nemo :

Le perroquet répète au dessus de ses moyens  

« Reply #9 on: 02. December 2005 at 08:33 »

 

« Le matérialisme historique n’est évidemment pas une chimère », dit-il ; puis il nous cite une encyclopédie — le perroquet aime bien citer les dictionnaires, ça lui évite d’avoir a essayé de penser ce qui est difficile pour un perroquet aptère auquel il manque le cerveau — : « Le terme entre en vigueur pendant les dernières années de la vie de Engels, lequel emploie plus fréquemment l’expression “conception matérialiste de l’histoire”. Par la suite, il devient le terme le plus répandu pour désigner la découverte ou l’apport théorique de Marx et d’Engels. », fort à propos pour une fois ; ce qui aurait lui clouer le bec puisqu’elle confirme que le terme de « matérialisme historique » n’est pas de Marx. Et que Engels est pour beaucoup dans la promotion de cette « conception matérialiste de l’histoire » dont Marx aurait été le génial inventeur.

 

Kostas Papaioannou, qui est une référence reconnue des voyéristes, écrit à ce propos : « A force de systématiser et de donner aux thèses de Marx des appuis et des prolongements dont le moins qu’on puisse dire c’est que, lorsqu’ils ne trahissent pas tout simplement sa pensée, ils ne semblent guère résister à la critique ; en prêtant au moindre de ses propos une importance démesurée ; en lui attribuant enfin les velléités encyclopédiques, « épistémologiques » et méthodologiques de ses disciples devenus entre-temps les pédagogues du genre humain — on en est arrivé à faire de Marx le créateur d’une « logique » nouvelle, le fondateur d’un « matérialisme » à la fois « historique » et « dialectique », bref à affubler sa pensée d’un manteau de phiolosophie systématique qu’à la faveur d’une quasi « intoxication » on n’hésite plis à mettre en concurrence avec la phiosophia perennis. »

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #10 on: 02. December 2005 at 12:21 »

 

M. Nemo est un âne savant. Il me fait remarquer maintenant que je cite à propos, et il charcute (comme à son habitude) la moitié de ma citation. Il prend la première partie de la citation pour dire que le terme « matérialisme historique » n’est pas un terme de Marx. Eh oui ! je le sais bien. Mais le problème ce n’est pas de savoir si le terme « matérialisme historique » est de Marx, mais de savoir ce que ce terme recouvre. Une chimère de ses épigones ou la pensée de Marx elle-même ? D’où l’intérêt de la deuxième partie de ma citation malhabilement charcutée par Mister B. (Censure FE) :

 

« Le matérialisme historique trouve son fondement dans la thèse selon laquelle les productions humaines dites spirituelles (y compris l’art, la religion et la philosophie) sont déterminées en dernière instance par la structure économique des différentes formations sociales, c’est-à-dire qu ’elles ne sont que la façon dont les contrastes entre les classes sociales s’expriment et parviennent à la conscience. (…) Par le terme de “structure économique de la société” et par la métaphore qui s’y rattache de “base réelle” sur laquelle s’élève une “superstructure”, [Marx] entend précisément l’ensemble des rapports de production correspondant à un certain stade de développement des forces productives. De là dérive la notion de mode de production comme unité des conditions sociales ainsi que des conditions techniques et matérielles de la production. C’est la dialectique “rapports de production/forces productives” qui rend compte du développement et de la succession des différentes formes sociales (par exemple de celle basée sur l’esclavage ou de celle basée sur le travail salarié). Chez Marx et Engels, non seulement le matérialisme historique a pour corrélat la critique de l’idéologie, mais c’est même précisément en opposition à toute philosophie de l’histoire, et en particulier à celle de Hegel, qu’il se constitue. »

 

Ce n’est pas un bon résumé de l’œuvre de Marx ça ? La plus grande partie des postulats de la pensée de Marx, si ce n’est pas la totalité, s’est faite à partir de sa rencontre et de sa collaboration avec Engels. Plusieurs ouvrages sont cosignés Marx et Engels. Je signalerai encore, en passant que L’Anti-Dühring a été écrit par Engels du vivant de Marx (1878) et qu’il a été lu à Marx qui l’a approuvé. Engels l’affirme et la correspondance de Marx le confirme.

 

J’attendais évidemment cette citation de Papaioannou. Je savais que Mister Nemo irait la chercher avec gourmandise sans se donner la peine de relire quoi que ce soit d’autre avant ou après. « En lui attribuant enfin les velléités encyclopédiques, “épistémologiques” et méthodologiques de ses disciples devenus entre-temps les pédagogues du genre humain — on en est arrivé à faire de Marx le créateur d’une « logique » nouvelle, le fondateur d’un “matérialisme” à la fois “historique” et “dialectique”, bref à affubler sa pensée d’un manteau de philosophie systématique qu’à la faveur d’une quasi “intoxication” on n’hésite plus à mettre en concurrence avec la phiosophia perennis. » M. Nemo confond Engels avec les disciples devenus « pédagogues du genre humain » qui affublent la pensée de Marx d’un manteau de philosophie systématique. Engels n’est pas un disciple de Marx, c’est un collaborateur de Marx et un co-fondateur avec Marx de la pensée matérialiste de l’histoire.

 

D’ailleurs si le terme « matérialisme historique » ne vous plaît pas dites « œuvre » de Marx, « pensée » de Marx, que sais-je. Quand M. Bartléby parle de dépassement du matérialisme historique, j’entends évidemment, comme tout le monde, dépassement de Marx. Cap’tain Nemo qui ne peut jamais entendre les choses comme tout le monde, coupe les cheveux en quatre pour étaler sa fausse science, et n’entend pas « Marx », il entend pâles disciples, ridicules épigones. Immer zu schnell, mein Kapitän.

 

Nemo :

Marx contre les « marxistes »

« Reply #11 on: 02. December 2005 at 14:46 »

 

« M. Nemo est un âne savant ». Je ferai remarquer qu’il vaut mieux être un âne qui sait quelque chose qu’un perroquet aptère auquel il manque un cerveau.

 

« le problème ce n’est pas de savoir si le terme “matérialisme historique” est de Marx, mais de savoir ce que ce terme recouvre ». Si. Il me semble que le problème est de savoir ce que Marx à vraiment écrit : c’est-à-dire ce qu’il a pensé.

 

Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #12 on: 02. December 2005 at 17:12 »

 

« Il est donc avéré avec cette chronologie que Aufhebung n’a jamais voulu dire "anéantissement pur et simple"  (il a vu jouer cela où, lui, l’autre?) ; d’ailleurs, il précise que ce moment de suppression de l’aliénation perdrait son "sens dialectique" ; bien, voyons! Il faut être un esprit simple, sinon simplet, pour penser que l’on perde si vite et à bon compte son "sens dialectique", surtout quand on s’appelle Marx ou Debord. » (Mister Bartleby)

 

Monsieur Bartléby vous êtes un crétin. Votre chronologie Paul de Tarse, Luther c’est de la roupie pour les gogos. Il est parfaitement avéré par tous les dictionnaires que aufheben dans le sens de abschaffen veut dire abolir, supprimer et que Aufhebung dans le sens de Abschaffung veut dire abolition, suppression. Vous prenez M. Papaioannou pour un esprit simple, sinon simplet, mais vous, en attendant, vous vous rattrapez aux basses branches ce qui ne vous empêche pas de vous enfoncer dans le ridicule. Dans la phrase de Marx vous conservez le bonheur, comme les cornichons se conservent dans les bocaux. Je reste votre obligé.

 

Bartleby :

Dépassement de la totologie

« Reply #14 on: 02. December 2005 at 18:44 »

 

Je me borne sur l’histoire de l’Aufhebung, concept encore une fois majeur de toute notre modernité, à renvoyer aux pages 158-164, au titre "Aufhebung",  du livre de Giorgio Agamben "Le temps qu’il reste", ed. Bibliothèque Rivages. La généalogie que je trace de l’Aufhebung y est parfaitement démontrée.

 

Vous trompez le monde avec vos dictionnaires qui ne savent rien. Et qui n’ont aucun rapport avec la question.

 

Ceci sur un site particulièrement stimulant :"Agamben note d’abord que Luther lui-même traduit katargein par aufheben (ou parfois par aufrichten), en tirant parti du double sens du verbe allemand. Hegel, en faisant de l’Aufhebung le ressort de sa dialectique spéculative, avait de son côté parfaitement conscience de l’ancrage théologique d’un tel concept."

 

http://info.wlu.ca/~wwwpress/jrls/sr/issues-full/30_1/muller.htm l

 

Fin de la totologie. Le lecteur pourra alors s’amuser des circonvolutions lexicales de Mr Toto. Evidemment, comme je le notai si l’Aufhebung est bien un "dépassement", et non un pur et simple "abolir", cela fait s’écrouler pas mal de choses. Mais quand Debord en parlait, il disait et écrivait, lui : "dépassement". J’ai montré des "Directives" de Debord, où le terme "dépassement" figurait en toute lettre.

 

Votre vie s’écroule Mr Toto?

 

Nickola :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #15 on: 02. December 2005 at 21:04 »

 

modeste contribution au débat:

http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_psycha nalyse_appliquee/03_sens_opposes_mots_prim/sens_opposes_mots_prim.doc

 

Jessy :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #16 on: 02. December 2005 at 21:11 »

 

Discussion talmudienne, sans aucun intérêt... Notre rabbin est meilleur que votre rabbin, et patati et patata... Le monde n’est plus sous le regard d’un dieu qui permettrait de savoir «qui dit vrai». Il faut accepter et vivre en sachant que tout n’est qu’interprétation... Il n’y a plus de «vérité», comme il n’y a plus de «dieu»... Debord a voulu « révéler la vérité de son époque »... Quand il s’est rendu compte qu’il n’avait fait qu’interpréter, comme les autres, comme Marx (eh oui, malgré la fameuse thèse...), il s’est flingué, incapable de supporter sa petitesse dans le néant du réel... Ce néant, Bartleby essaie de le remplir de sa vanité bavarde, révélant ainsi son propre néant...

 

Nickola :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #17 on: 02. December 2005 at 21:51 »

 

je savais que jessy était mal fini

j’ignorai que le gout de la verité etait la finition qui lui manque

 

Bartleby :

Repassage

« Reply #18 on: 02. December 2005 at 23:41 »

 

Mr Nickola,

 

Je joins votre très juste citation (sur le fil émeutiers) à cette dispute sur l’Aufhebung. Les deux concordent. Ceux qui ne veulent rien voir dans les émeutes auront la tendance lourde à ne pas reconnaître le "dépassement". Ce sont des piétistes statiques. Contrairement à ceux qui auront reconnu les révoltes comme un "moment" de ce dépassement (en vernaculaire situationniste "une situation"). L’Aufhebung est l’autre nom de la révolution. Marx et Debord l’avaient très bien compris et mis en oeuvres. J’en déduis qu’à partir d’un terme, et du sens qu’on lui donne, on connaît le camp de chacun.

 

Plus généralement, on voit très clair, entre ceux qui haissent leur propre vie, et ceux pour qui cette hypothèse est nulle et non avenue.  

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #19 on: 03. December 2005 at 11:10 »

 

M. Bartléby,

Votre généalogie de l’Aufhebung luthérien est certainement exact. Mais comme vous le dites si bien le verbe a un double sens. Il signifie conserver ou supprimer. « Hegel compare le verbe aufheben au latin tollere, et illustre l’ambivalence de l’Aufhebung par le jeu de mot latin « tollenda est Octavium » qui signifie à la fois qu’il faut porter Octave aux nues et, aussi, le supprimer. C’est précisément en raison de cette présence simultanée de deux significations opposées en un même vocable que Hegel le choisit pour désigner la dialectique, c’est-à-dire pour indiquer une négation qui ne soit pas anéantissement ou suppression complète, mais processus d’avènement du négatif. » (Enciclopedia Garzanti di filosofia)

 

Il y a présence simultanée de deux significations opposées, ce qui permet à Hegel de faire un « jeu de mot », de garder les deux significations opposées en une seule et de définir ainsi la dialectique. Mais cela ne veut pas dire que le verbe aufheben, dans son sens ordinaire, doive automatiquement définir la dialectique. Le verbe aufheben en allemand veut donc bien dire conserver ou supprimer et pas conserver et supprimer, sauf dans son acceptation hégélienne. Aufheben en allemand a donc bien aussi le sens d’anéantir, purement et simplement. Si je consulte mon Sprach-Brockhaus de 1952 je lis :

 

ich hebe ihn, es auf : 6) eins zerstört die Wirkung des anderen : +2 und –2 heben sich auf.

 

Ce qui en bon français veut dire : « l’un anéantit [détruit, si vous voulez] le résultat de l’autre : +2 et –2 s’anéantissent [se neutralisent, si vous voulez, deviennent nuls, Nul komma nichts] ».

 

Donc quand Hegel dit :« Was sicht aufhebt, wird dadurch nicht zu Nichts » il faut entendre aufheben dans son sens hégélien, évidemment. Et quand je dis « +2 und –2 heben sich auf » il faut l’entendre dans le sens courant d’anéantissement pur et simple.

 

Vous me dites maintenant que quand Debord en parlait il disait et écrivait, lui : « dépassement ». Ben oui, justement. Debord parle de l’Aufhebung en disant dépassement et du coup les abrutis debordiens, dont vous êtes, bavent au stimulus et voient du dépassement chaque fois qu’ils voient de l’Aufhebung. Il ne s’agit d’ailleurs pas de savoir ce que dit Debord, mais de savoir ce que dit Marx dans la phrase :« Die Aufhebung der Religion als des illusorischen Glücks des Volkes ist die Forderung seines wirklichen Glücks. » D’après Papaioannou il s’agit d’anéantissement pur et simple, dans le sens courant du terme Aufhebung. Le Sprach-Brockhaus a pour sous-titre « Deutsches bilderwörterbuch für jedermann ». Pour tout le monde et pas seulement pour les petits branleurs qui se la pètent dialectique.

 

Je conçois aisément que ça vous en bouche un coin que Marx ait pu utiliser le terme Aufhebung dans un sens qui ne soit pas dialectique. Comment peut-on ne pas être dialectique ? En tout cas vous, vous n’êtes pas très perçant. Je ne vous demande pas pour autant si votre vie s’écroule. Je sais que les debordiens ont du ressort. Rien ne les démonte. Cela dit, ce n’est donc pas encore tout à fait la fin de la totologie dont le site officiel se trouve où vous savez (http://www.editions-anonymes.fr/). Mes circonvolutions lexicales m’inspirent. Von Nichts, pour vous servir.

 

Bartleby :

Approbation partielle de la totologie

« Reply #20 on: 03. December 2005 at 11:33 »

 

Je pend acte que vous finissez à vous rendre à mes thèses et de plus de manière brillante et étayée historiquement. En fait, nous devions en être d’accord depuis le début. Mais votre exposé, reste un modèle jusqu’au moment où nous quittons les rives hégéliennes, pour rejoindre Marx. Je vais donc pratiquer, comme avec nemo, de manière radicale et irréfutable. Sinon, à réécrire tout le corpus marxien.

 

"La formule purement logique du mouvement ou le mouvement de la raison pure ? A se poser, à s’opposer, à se composer, à se formuler comme thèse, antithèse, synthèse, ou bien encore à s’affirmer, à se nier, à nier sa négation... Mais une fois qu’elle est parvenue à se poser en thèse, cette thèse, cette pensée, opposée à elle-même, se dédouble en deux pensées contradictoires, le positif et le négatif, le oui et le non. La lutte de ces deux éléments antagonistes, renfermés dans l’antithèse, constitue le MOUVEMENT DIALECTIQUE (ndlr: c’est moi qui souligne). Le oui devenant non, le non devenant oui, le oui devenant A LA FOIS oui et non, le non devenant A LA FOIS non et oui, les contraires de balancent, se neutralisent, se paralysent. La fusion de ces deux pensées contradictoires CONSTITUE UNE PENSEE NOUVELLE, qui en est la SYNTHESE. Cette pensée nouvelle se déroule encore en deux pensées contradictoires qui se fondent à leur tour en une nouvelle synthèse. Ce groupe de pensées suit le même mouvement DIALECTIQUE qu’une catégorie simple, et a pour antithèse un groupe contradictoire. De ces deux groupes de pensées naît un NOUVEAU groupe de pensées, qui en est la SYNTHESE." Misère de la philosophie 115-117

 

Comment aller vous réfuter Marx lui-même? On l’attend?

 

Comme vous êtes très poli Mr Toto, je reste aussi votre obligé.

 

la mariee :

Re: Dépassement à gauche et à rebours.

« Reply #21 on: 03. December 2005 at 12:48 »

 

peccato ... dommage ...

 

Voi dimenticate la "trialettica"!!!!

 

Come si chiamava costui?

 

Lupasco? o Lupesco? Lo conoscete?

 

La dialettica non è sufficiente, Signori, ci vuole la TRIALETTICA!!!!

 

La trialettica è più che semplice aufhebung!!!!

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #22 on: 03. December 2005 at 14:17 »

 

Mais M. Bartleby, pourquoi voulez-vous que je réfute Marx là où vous citez ? Je ne vous demande pas de m’expliquer ce qu’est la dialectique pour Marx, pas plus que pour Hegel d’ailleurs, comme si je pouvais avoir une autre opinion de la chose. Je vous parle du terme Aufhebung dans la phrase :« Die Aufhebung der Religion als des illusorischen Glücks des Volkes ist die Forderung seines wirklichen Glücks. » Il s’agit de savoir si Marx utilise le terme Aufhebung dans son sens dialectique ou dans le sens courant du terme. Et de là s’il n’y aurait pas chez les debordiens, bouchés à l’émeri, une regrettable confusion. Le texte que vous me citez a été écrit par Marx en français. Comment voulez-vous qu’on y retrouve du aufheben et du Aufhebung pour voir de quoi il retourne ?

 

Je vais essayer de préciser parce qu’avec vous c’est dur. La peau de saucisse debordienne que vous avez sur les yeux vous empêche d’y voir clair.

 

Quand je dis : Briefe zur Errinerung aufheben, je dis : Les lettres conservées pour mémoire. Et quand je dis : Sie hebt alles auf (sie wirft nichts), je dis : Elle conserve tout (elle ne jette rien).

 

Quand je dis : Todesstrafe aufheben, je dis : abolir la peine de mort. Et quand je dis : Der Jesuitenorden wurde in mänchen Ländern aufgehoben, je dis: L’ordre des Jésuites a été supprimé dans de nombreux pays.

 

Hugh ! Ainsi j’ai dit.

 

C’est le con-texte qui donne le sens. Vous voulez m’apprendre l’allemand, mais vous oubliez que vous êtes un Parigot tête de veau. Vous me dites que mes dictionnaires ne savent rien. C’est bien du debordien, çà : « Moi je sais, les dictionnaires ne savent rien ». On croirait entendre M. Tenret. Vous me dites aussi que les dictionnaires n’ont aucun rapport avec la question. Ça se discute. Oseriez-vous encore une fois me dire qu’« il est donc avéré avec cette chronologie que Aufhebung n’a jamais voulu dire "anéantissement pur et simple" » ?

 

Von Nichts, pour vous servir.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #23 on: 03. December 2005 at 20:10 »

 

« Aufgeschoben ist nicht aufgehoben. »

(Mieux vaut tard que jamais.)

 

Il s’agit de savoir si Marx utilise le terme Aufhebung dans son sens dialectique ou dans le sens courant du terme. Et donc s’il est préférable de le traduire par Dépassement ou de le traduire par Suppression. Cela va sans dire, mais ça va encore mieux en le précisant. Et donc de savoir si les petits branleurs qui ont traduit par Dépassement au lieu de Suppression se sont surpassés où s’ils déconnent à plein tube. Me direz-vous encore après ça : « Générations à venir : traduisez Aufhebung par Dépassement et lisez Hegel, Marx, Lefebvre, Debord » ?

 

Kabouli :

approbation totale..

« Reply #24 on: 04. December 2005 at 15:47 »

 

  C’est un fait évident que Toto a défoncé intelligemment les défenses et les tentatives modernistes de Bartleby.Si les enculés de Champ Libre parle de dépassement c’est qu’ils veulent réintroduire chez Marx une réévalution ( peut-être l’Iran...ou Denevert ou Voyer) de la religion dont celui-ci se moquait. la conscience religieuse chez Marx n’était que le reflet des structures économiques de la société ( son matérialisme...), il ne pouvait qu’en souhaiter la disparition pure et simple et d’autrepart il voyait dans les structures idéologiques  de l’Etat commerçant une laîcisation du message religieux. Marx n’a jamais compris que c’est toute la structure de notre société qui est religieuse - le célèbre fétichisme de la marchandise - et que cette structure est effectivement à réaliser.    Bartleby en voulant dépasser le matérialisme de Marx ne veut que dépasser ce qui est déjà un mensonge sur l’état du monde, un mensonge qu’a posé la religion elle-même comme antagoniste de la spiritualité, la célèbre boue. Le monde est pratique,il contient le négatif, il n’est pas matériel celui-ci  ne s’oppose qu’au spirituel.Bartleby au lieu de mépriser les apports de Voyer

 

Quote:

qu’a-t-il fait d’ailleurs

 

dit-il sans rien préciser, à l’esbrouffe. Il  ferait mieux d’essayer de le comprendre plutot que de ratiociner sur Marx et Luther  Sur  la question du matérialisme et de sa réfutation http://perso.wanadoo.fr/leuven/juge.htm .Le travail des médiatiques n’est-il pas d’informer .Merde! faut-il que de pauvres pégreleux comme moi  fassent, en plus des émeutes.. tout le boulot d’information  théorique?     Car c’est avec un certain culot qu’il ignore les apports de Voyer à la critique de Marx, au contraire Voyer à vaincu à lui tout seul et avec ses petites mains et sa petite tête les enigmes théoriques posées par Marx et le Marxisme.

 

Bartleby :

Marx est un idiome (pour certains)

« Reply #25 on: 04. December 2005 at 18:09 »

 

Mr Kabouli, comment expliquez-vous ce passage des "Manuscrits de 1844", de Marx? Essayez de remplacer le terme de "dépassement", par le terme d’"anéantir" ou de "détruire". Le texte devient totalement incompréhensible et à contre-sens. Vous allez encore me parler du contexte. La destruction est un "moment" du dépassement (Marx l’explicite très bien ici). Enfin, tout le monde sait cela! Cessez de vous faire plus bête que vous n’êtes, vous savez être très fin quand vous le voulez.  Ne me répondez pas, stupidement, comme nemo, que c’est Marx qui parle de la dialectique d’Hegel, comme ici du "dépassement", comme si Marx ne construisait pas sa théorie à partir de ces concepts. Puis pour finir par dire que la "dialectique" existe bel et bien chez Marx. Et comment expliquez-vous, que la très très grande majorité a traduit "Aufhebung" par "dépassement"? Et non uniquement les "debordiens"? Mr Voyer aurait donc raison contre tout le monde? Mr Voyer (qui a bien des talents) ne demande-t-il pas à être, lui-même, "dépassé" ou "critiqué" si vous préférez? C’est bien lui qui, prenant au mot Debord, (c’était quand même naïf), sur l’injonction de ce dernier, a essayé de le "dépasser"? Cela ne pouvait que mal se terminer. Je reviendrais sur le "monde comme religion", en attendant Mrs Kabouli et Toto pourriez-vous me renvoyer le texte de Marx, dans votre idiome. Merci d’avance.

 

"Ainsi, il ne peut même plus être question de concessions faites par Hegel à la religion, à l’État, etc., car ce mensonge est le mensonge de son principe même.

 

[XXIX] Si je sais que la religion est la conscience de soi aliénée de l’homme, je sais donc que dans la religion en tant que telle, ce n’est pas ma conscience de soi, mais ma conscience de soi aliénée qui trouve sa confirmation. Donc je sais alors que ma conscience de soi qui relève d’elle-même, de son essence, s’affirme non dans la religion, mais au contraire dans la religion anéantie, abolie.

 

C’est pourquoi chez Hegel la négation de la négation n’est pas la confirmation de l’essence véritable, précisément par la négation de l’essence apparente, mais la confirmation de l’essen ce apparente ou de l’essence aliénée à soi dans sa négation, ou encore la négation de cette essence apparente en tant qu’essence objective, résidant en dehors de l’homme et indépen dante de lui, et sa transformation en sujet.

 

C’est un rôle propre que joue donc le dépassement  [211] (Aufhebung) dans lequel sont liées la négation et la conservation, l’affirmation.

 

Ainsi par exemple dans la Philosophie du Droit de Hegel, le droit privé dépassé égale moralité, la moralité dépassée égale famille, la famille dépassée égale société civile, la société civile dépassée égale État, l’État dépassé égale histoire universelle   [212] . Dans la réalité, le droit privé, la morale, la famille, la société civile, l’État, etc., demeurent, mais ils sont devenus des moments, des existences et des modes d’être de l’homme, qui n’ont pas de valeur pris à part, qui se dissolvent et s’engendrent l’un l’autre. Moments du mouvement."

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #26 on: 04. December 2005 at 20:46 »

 

M. Bartleby, Marx est peut-être un idiome mais vous vous êtes un crétin fini et je le maintiens. Vous me tendez les verges pour vous faire battre. Vous bavez au stimulus chaque fois que vous voyez le terme Dépassement = Aufhebung et ça vous empêche de voir Suppression = Aufhebung. C’est la peau de saucisse, je vous l’ai déjà dit

 

Le texte que vous me fournissez est admirable. Marx critique Hegel. Un peu plus haut Marx dit : « Dans ce raisonnement, nous trouvons rassemblées toutes les illusions de la spéculation. » Et plus loin : « Ainsi, il ne peut même plus être question de concessions faites par Hegel à la religion, à l’État, etc., car ce mensonge est le mensonge de son principe même. » Et donc d’expliquer la notion de Aufheben chez Hegel : « C’est pourquoi chez Hegel la négation de la négation n’est pas la confirmation de l’essence véritable, précisément par la négation de l’essence apparente, mais la confirmation de l’essence apparente ou de l’essence aliénée à soi dans sa négation, ou encore la négation de cette essence apparente en tant qu’essence objective, résidant en dehors de l’homme et indépendante de lui, et sa transformation en sujet.

C’est un rôle propre que joue donc le dépassement  [211] (Aufhebung) dans lequel sont liées la négation et la conservation, l’affirmation. » Le contexte donne donc là pour traduction Dépassement.

 

Mais quand Marx donne sa propre vision des choses il dit : « Si je sais que la religion est la conscience de soi aliénée de l’homme, je sais donc que dans la religion en tant que telle, ce n’est pas ma conscience de soi, mais ma conscience de soi aliénée qui trouve sa confirmation. Donc je sais alors que ma conscience de soi qui relève d’elle-même, de son essence, s’affirme non dans la religion, mais au contraire dans la religion anéantie, abolie. » En allemand : « in der vernichteten, aufgehobnen Religion » Là nous avons la notion d’anéantissement, de suppression. Je vous signale que, d’après le Petit Robert, abolir veut dire supprimer, réduire à néant. Creusez le mot vernichten et allez boire un coup à la santé de von Nichts de ma part.

 

Vous avez bêtement pompé la version en ligne de marxists.org sans même vous donner la peine d’aller voir le texte en allemand, et sans même vous donner la peine de comprendre de quoi Marx parle. Et le plus comique, tellement vous êtes con, c’est que dans votre copié-collé vous rajoutez la note [211] sans même vous donner la peine de la lire. Voilà ce que nous dit Émile Bottigelli, le traducteur :

 

[211] Nous avons traduit jusqu’ici le mot Aufhebung par suppression, abolition. Mais, dans le passage qui suit, Marx examine en particulier la notion hégélienne d’Aufhebung, qui est chez Hegel à la fois suppression et conservation. Dans la Logique (1er Livre, ire partie, chapitre I, Remarque), il écrit : « Aufheben a dans le langage ce double sens : le mot signifie quelque chose comme conserver, garder, et en même temps quelque chose comme faire cesser, mettre fin. Le fait de conserver lui-même implique déjà ce côté négatif, pour la garder, on soustrait la chose à son immédiateté et par suite à un être-là ouvert aux influences extérieures. Ainsi ce qui est supprimé est en même temps quelque chose de conservé, qui a seulement perdu son immédiateté, mais n’est pas pour autant anéanti. » Nous utiliserons donc dans ce sens le terme de dépassement.

 

On ne saurait mieux dire

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #27 on: 04. December 2005 at 22:08 »

 

Je vous signalerai encore que c’est M. Bottigelli qui a mis entre parenthèse (Aufhebung) après la note [211].

 

Marx dit expressément : « Eine eigentümliche Rolle spielt daher das Aufheben, worin die Verneinung und die Aufbewahrung, die Bejahung verknüpft sind. »

 

Je vous donne la traduction de M. Rubel : « Dès lors un rôle particulier revient à la notion de aufheben [das Aufheben], qui exprime à la fois la négation et la conservation, l’affirmation. » M. Rubel ajoute en note : « C’est l’explication courante de la fameuse Aufhebung hégélienne. Aux traductions habituelles du verbe aufheben (dépasser, surmonter, supprimer, etc.), nous substituons un terme emprunté à la psychanalyse (en l’entendant dans un sens plus général) : sublimer. Sachant que ce n’est là qu’un pis-aller, nous guillemetons ce mot dans les passages qui suivent.

 

Ce n’est qu’un pis-aller en effet. Et qui n’apporte pas grand chose de plus. La preuve, c’est qu’il faut le « guillemeter ». Dépassement et suppression me paraissent clairs à qui sait lire.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #28 on: 04. December 2005 at 22:24 »

 

M. Jessy, je trouve votre réflexion sur la « discussion talmudienne, sans aucun intérêt... » particulièrement déplacée. Que fait la LICRA ?

 

Bartleby :

Malaise dans la civilisation

« Reply #29 on: 05. December 2005 at 00:53 »

 

Cher Mr Toto,

 

Première remarque, la plupart de nos émeutiers ou post-émeutiers ne voient rien dans nos débats. Misère de l’époque, époque de misère. Je comprends bien vos résistances, nos post-émeutiers (qui n’ont vu généralement la révolte que dans le poste) ne comprennent rien à cette histoire. Soyons simples, pour eux, le "dépassement" est devenu l’un des fers de lance du post-capitalisme, et la négation pure et simple vous semble plus appropriée, nous en sommes d’accords (et c’est là, le point capital). Et il faut garder ce débat, que d’aucuns jugeront adjacent, comme central. Mais vous falsifiez à merveille. Vous mélangez les traductions, en rapportant un concept à un autre, un mot s’identifie à son inverse, bref, la grande marmelade. Vous ne m’avez pas renvoyé le texte de Marx dans votre traduction, est-ce impossible? Est-ce en dehors de vos capacités? Vous en appelez (quelle merveille, quelle surprise!) à la psychanalyse. Bien, bien.  Cette débandade est facile à comprendre. Pour voir la cohérence, je vous cite, comme dirait Duras "Sublime, forcément sublime" :

 

‘Je vous signalerai encore que c’est M. Bottigelli qui a mis entre parenthèse (Aufhebung) après la note [211].

 

Marx dit expressément : « Eine eigentümliche Rolle spielt daher das Aufheben, worin die Verneinung und die Aufbewahrung, die Bejahung verknüpft sind. »

 

Je vous donne la traduction de M. Rubel : « Dès lors un rôle particulier revient à la notion de aufheben [das Aufheben], qui exprime à la fois la négation et la conservation, l’affirmation. » M. Rubel ajoute en note : « C’est l’explication courante de la fameuse Aufhebung hégélienne. Aux traductions habituelles du verbe aufheben (dépasser, surmonter, supprimer, etc.), nous substituons un terme emprunté à la psychanalyse (en l’entendant dans un sens plus général) : sublimer. Sachant que ce n’est là qu’un pis-aller, nous guillemetons ce mot dans les passages qui suivent."

 

Donc pour expliquer Paul, on en appelle à Jacques qui n’en peut mais. Tout est dans tout et réciproquement ; que voulez-vous, c’est le contexte!

 

Sublimons! Mais entre guillements! Qu’est-ce que c’est que cette farce, cette dérobade. Non, dites tout droit que le "dépassement" est devenu la machine de guerre du post-capitalisme, que c’est au nom du "dépassement" que l’on tue, massacre, réduit en esclavage, torture. Le "dépassement" est devenu l’agent de forclusion, que l’on nous souhaite éternel, de la haine universelle. Je pense que nous avons mis les cartes historiques, sur table, qui s’imposaient. A ceux qui sauront s’en servir : "train keep rolling...". Bien à vous.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #30 on: 05. December 2005 at 08:22 »

 

M. Bartléby,

 

Vous êtes bien placé pour parler de résistances. Je falsifie à merveille, dites-vous. Vous êtes un grand connaisseur de Debord et des Éditions Champ Libre, vous savez donc de quoi il retourne à propos du sujet délicat de la falsification. Cependant vous ne parlez jamais des grandes capacités falsificatrices de M. Lebovici et de son complice Debord. Ça ferait pourtant une jolie pige dans le Magazine littéraire.

 

Je n’en appelle pas à la psychanalyse. Vous avez de la peau de saucisse debordienne sur les yeux et ça vous empêche de lire correctement. Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Allez voir un oculiste et demandez-lui si ça s’opère. J’ai même dit clairement que le « pis-aller » de M. Rubel n’apporte pas grand chose de plus. Que « dépassement et suppression me paraissent clairs à qui sait lire. » M. Rubel précise d’ailleurs bien qu’il emprunte un terme à la psychanalyse en l’entendant dans un sens plus général. La psychanalyse n’a donc évidemment rien à voir là-dedans. Vous essayez de me faire passer pour plus con que vous ne l’êtes, comme si c’était possible. C’est une manière comme une autre de se défiler et qui n’abuse personne. Farce, dérobade, comme vous y allez. Duras, forclusion, vous faites flèche de tout bois. Votre modernisme s’habille à Pompéi. Si je devais utiliser un terme de psychanalyse pour vous caractériser, c’est évidemment celui de projection qui me vient immédiatement à l’esprit : « Imbécile ! » « C’est pas vrai, c’est toi qui l’est ! » Demandez à M. Nemo de vous expliquer et relisez le Président Schreber en allemand, ça vous fera de l’exercice.

 

Vous me mettez au défi de remplacer, dans le passage que vous citez, « dépassement » par « anéantir » ou « détruire ». Mais pourquoi voulez-vous que je remplace « dépassement » par « anéantir » ou « détruire » dans le passage que vous citez, puisque « dépassement » est le terme le plus approprié pour traduire ce passage ? C’est moi qui vous mets au défi de traduire, dans le même passage, « in der aufgehobnen Religion » par autre chose que « dans la religion abolie ».

 

M. Molitor traduit ainsi : « Un rôle particulier est donc joué par la suppression, où la négation et la conservation, l’affirmation sont connexes. »

 

Les Éditions Champ Libre reprennent évidemment la traduction de Molitor sans en changer un mot (vol II, p. 49). Donc quand des petits branleurs traduisent Aufhebung par « dépassement » là où il fallait dire « suppression pure et simple », vous applaudissez des deux mains. Et là où les Éditions Champ Libre reprennent M. Molitor qui dit « suppression » là où il fallait dire « dépassement » vous ne trouvez rien à redire. Vous le dites pourtant vous-mêmes : « Le texte devient totalement incompréhensible et à contre-sens ».

 

Dans La Contribution à la critique de la « philosophie du droit » de Hegel, chez Champ Libre, on ne retrouve même pas, en italique, les mots que Marx lui-même a mis en italique pour les mettre en relief. Peut-être que M. Molitor a oublié de les mettre en italique dans l’édition Costes. Je suis en train de vérifier la chose. Il y a de fortes chances pour que cela soit la bonne explication. De toutes les éditions disponibles des Œuvres philosophiques de Marx, celle des Éditions Champ Libre est la plus merdique, la moins commode et la plus inappropriée pour lire Marx correctement. Les Éditions Champ Libre étaient eux-mêmes des petits branleurs qui faisait du simple copiage sans aucun travail derrière. Du bâclé à l’esbroufe et à l’épate-gauchiste. Vous avez de qui tenir. Et encore quand je dis à l’épate-gauchiste je suis en dessous de la vérité. N’importe quel gauchiste, même le plus borné, préfèrera lire Marx dans la traduction de Rubel ou aux Éditions sociales plutôt que dans le cadeaux de Noël des Éditions Champ Libre.

 

Gérard Lebovici se prenait pour le Père Noël, mais c’était une ordure. Continuez, M. Bartleby, votre petit brouet dans le Zinzin littéraire. Vous trouverez toujours en moi le lecteur attentif que vous méritez. Von Nichts, pour vous servir.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #31 on: 05. December 2005 at 08:33 »

 

L’intérêt de la traduction de M. Rubel, c’est évidemment qu’il dit « notion de aufheben » au lieu de « dépassement » pour traduire « das Aufheben ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : la « notion de aufheben » chez Hegel. Triste piaf ! M. C.Knife vous le faisait déjà remarquer. Il faut opérer d’urgence.

 

Bartleby :

Certificat de traduction

« Reply #32 on: 05. December 2005 at 09:29 »

 

Mr Toto,

 

Nous allons devisant, et je vois, qu'un à un, mes arguments passent aisément la rampe. Vous admettez que dans le texte, par moi à vous envoyé, des "Manuscrits de 1844" de Marx ; on ne peut traduire que par DEPASSEMENT.

 

Vous admettez que Rubel apporte une psychanalyse diluée, certes, mais une psychanalyse quand même (il aurait pu prendre "sublimé" au sens de Stendhal, cela aurait été plus crédible), Marx grand lecteur de Freud avait sans doute "Totem et Tabou" en tête quand il a renversé "l'Aufhebung" hégélien.

 

Vous me cherchez noise avec cette histoire de "religion abolie", mais quand Marx dit "abolir", il dit "abolir" ; c'est tout. Et quand il dit "dépassement", il dit "dépassement". Et encore, si vous êtes un lecteur attentif, vous savez que même la religion doit être "dépassée", parce qu'il sait parfaitement que l'on ne se débarasse pas d'une chose, uniquement en la détruisant. Puisque comme, il a été rappelé, la religion va survivre dans "le fétichisme de la marchandise", souvenez du texte sur "le Crystal Palace de Londres".

 

Je vous en donne un autre exemple, celui-ci pris dans les "Ecrits économiques" de Marx :"Der Kommunismus endlich ist der positive Ausdruck des aufgehobnen Privateigentums, zunächst das allgemeine Privateigentum. Indem er dies Verhältnis in seiner Allgemeinheit faßt, ist er."

 

Vous voyez bien que "aufgehobnen" a ici très clairement le sens du dépassement de la propriété privée.

 

Vous citez Molitor :"M. Molitor traduit ainsi : « Un rôle particulier est donc joué par la suppression, où la négation et la conservation, l’affirmation sont connexes. » Mais ceci est justement la définition la plus simple, du dépassement.

 

Dernière question, à laquelle vous n'avez pas répondu :"Comment expliquez-vous que 99% des traducteurs ont choisi "dépassement" pour traduire "Aufhebung"? C'est bizarre quand même.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #33 on: 05. December 2005 at 12:07 »

 

« Vous me cherchez noise avec cette histoire de "religion abolie", mais quand Marx dit "abolir", il dit "abolir" ; c'est tout. » (Mister Bartelby. Totem sans tabou : Peau de saucisse futée.)

 

Eh ben oui, c’est tout !

 

Bien sûr que je vous cherche noise. Von Nichts est là pour vous servir, je me tue à vous le répéter. N’est-ce pas vous qui avez soutenu, avec votre chronologie paulino-luthérienne à la con : « Il est donc avéré avec cette chronologie que Aufhebung n’a jamais voulu dire "anéantissement pur et simple" » ?  Jamais, jamais, jamais… Et maintenant vous me dites que quand Marx dit« abolir » il dit « abolir ».

 

Et vous rajoutez, parlant de Kostas Papaioannou : « (il a vu jouer cela où, lui, l’autre?) ; d’ailleurs, il précise que ce moment de suppression de l’aliénation perdrait son "sens dialectique" ; bien, voyons! Il faut être un esprit simple, sinon simplet, pour penser que l’on perde si vite et à bon compte son "sens dialectique", surtout quand on s’appelle Marx ou Debord. »

 

Vous n’êtes même pas un esprit simple, M. Bartleby. Vous n’êtes pas un cœur simple non plus. Vous êtes un trou du cul pour le dire d’une manière allgemeinverständlich.

 

Bartleby :

Un mauvais cheval

« Reply #34 on: 05. December 2005 at 13:07 »

 

Mr Toto, tout lecteur aura, et de lui-même, compris que c'est dans cette chronologie que le sens de l'Aufhebung est, par moi, entendu. Vous rajoutez des "Jamais, jamais.." qui sont de votre eau. Je réitère : uniquement dans cette chronologie, ce qui n'est pas rien, contrairement à ce que vous avez l'air de dire.

 

Vous ne répondez pas pourquoi 99% des traducteurs font de même, comme je le dis. Serait-ce une dégénérescence massive du bulbe rachidien de la plus grande partie de la profession? Et vous, contre quasiment tous, auriez eu la lumineuse clarté.

 

Mais entre-temps, vous avez sauté sur un autre cheval, espérons pour vous qu'il soit moins mauvais que le premier. Je vous avais posé une question, sur, selon vous, qu'elles étaient les raisons de l'arrivée des lettres de Debord à Voyer dans la Correspondance Fayard. La première fois vous aviez répondu une bouffonnerie, dont l'étanchéité à la compréhension était totale. Si Voyer vilipende Debord, sa Correspondance et le reste, la "falsification" de sa propre Correspondance ; pourquoi alors participer à la postérité du grand homme? N'y aurait-il pas là, une contradiction flagrante?

 

Je pense que beaucoup de fréquentants du Debord(el) seraient heureux de connaître le pourquoi de ce double-jeu. Pourquoi participer volontairement à une entreprise que l'on juge infâme? D'autre part, j'ai rempli ma part de contrat, vous vous êtes dérobé à la vôtre. Est-ce des manières?

 

Ne dites pas, que je ne suis pas "un coeur simple", c'est mon Flaubert préféré.  

 

Jessy :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #35 on: 05. December 2005 at 15:11 »

 

»Dissolution» ne pourrait-il pas faire l'affaire ? Comme dans la phrase, écrite dans le feu de l'action et qui prétendait alors dire le mouvement même du réel : « C'est bien à la dissolution de certaines conditions existantes, à laquelle nous assistons.» Bartleby, 9 11 05

 

N'est-il pas ici d'une évidence aveuglante, autant pour l'auteur de cette phrase que pour qui sait la lire, que «certaines conditions d'existence» ont alors bien été à la fois «abolies» et «dépassées dans cette abolition», et que plus rien ne sera comme avant ?

 

Trois semaines plus tard, n'est-il pas clair, puisque le «dépassement» est «l'autre mot pour révolution», qu'une révolution a bel et bien eu lieu et que plus rien n'est déjà plus comme avant ?

 

Oui, tout cela est vraiment d'une clarté AVEUGLANTE, comme celle qui frappa de cécité Paul de Tarse, cécité que, de persécuteur des chrétiens, il «dépassa» en devenant lui-même chrétien. Tout comme devrait vous être maintenant d'une évidence aveglante la raison pour laquelle votre contradicteur vous lance Paul de Tarse entre les pattes : il y a 2 millénaires que l'Occident contemple ses hallucinations, essayant de leur donner un sens et de les abolir en les dépassant... Or, il n'y a rien à abolir et à dépasser parce qu'il n'y a, au départ, que la force interprétative du réel, qui caractérise les êtres humains.

S'épuiser à abolir la religion, à la dépasser, c'est croire qu'il y a quelque chose à abolir et à dépasser. C'est, proprement, halluciner... S'épuiser à chercher le sens vrai d'un mot, c'est croire qu'il y a autre chose que des interprétations...

 

Refusant pour ma part de parler par fulgurance aveuglante, je démontrerai maintenant pourquoi tout cela est «talmudien» :

 

1.1)Dieu n'existant pas

1.2)en discuter à perte de vue n'a pas de sens.

1.3)Le Talmud étant une exégèse sur Dieu

nous pouvons dire que

1.4)le Talmud est une discussion à perte de vue sur un non-sens

 

2.1)la vérité n'existant pas (elle est garantie par le regard de «Dieu)

2.2)en discuter à perte de vue n'a pas de sens.

2.3)la discussion sur ce fil portant sur le vrai sens à donner à un mot

nous pouvons dire,

par analogie avec le Talmud, qui est une discussion à perte de vue sur un non-sens(1.4)

2.4)qu'une discussion sur le vrai sens d'un mot (2.3) est également un non-sens, en raison de 2.1 et de 1.1.

D'où l'utilisation de l'épithète «talmudienne» pour qualifier cette discussion.CQFD

 

Est-il besoin de préciser que le Talmud est un effort pour donner un sens aux paroles du dieu juif ? Ce dieu, comme tous les autres, n'existe pas. Il ne peut par conséquent avoir prononcé les paroles qui lui sont prêtées. D'où le caractère éminement insensé du Talmud, qui tente de donner un sens à ce qui n'est pas en interprétant des mots jamais prononcés par un non-être...

 

L'épithète «byzantin» ne correspondant pas très exactement à ce que je voulais dire, j'ai cru bon, pour les raisons ci-haut exposées, de créer le néologisme «talmudien», avec l'intention de creuser justement une distance entre l'homme et le réel d'une part et l'entreprise talmudique et sa façon de comprendre le réel d'autre part, pour bien faire voir que si un autre monde est possible, il faut d'abord sortir du cercle de l'interprétation dominante (monothéisme) et de ses avatars (hégélianisme, marxisme, droit-de-l'hommisme, debordisme...) À ce sujet, l'importance que vous accordez encore à la LICRA vous donne une idée de l'effort qu'il vous reste à faire avant que vous soyiez capable de penser un autre monde... Si bien que vous avez sur ce fil le contradicteur bêtement opiniâtre que vous méritez.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #36 on: 05. December 2005 at 15:32 »

 

Vous faites diversion et me parlez d’un autre sujet parce que vous l’avez dans le cul et profond.

 

C’est bien vous qui avez écrit : « Il est donc avéré avec cette chronologie que Aufhebung n’a jamais voulu dire "anéantissement pur et simple"  (il a vu jouer cela où, lui, l’autre?) ; d’ailleurs, il précise que ce moment de suppression de l’aliénation perdrait son "sens dialectique" ; » Je vous ai donné un exemple tiré de Marx où le terme Aufhebung comme négation de l’aliénation perd son sens dialectique. Croyant me clouer le bec, vous m’en fournissez un second encore plus éclairant. Vous me dites maintenant que je ne réponds pas à votre question concernant les 99% de traducteur qui traduisent das Aufheben par dépassement. Je vous laisse le pourcentage qui ressemble à un résultat d’élections dans une République bananière. Il me semble pourtant vous avoir bien dit : « Mais pourquoi voulez-vous que je remplace « dépassement » par « anéantir » ou « détruire » dans le passage que vous citez, puisque « dépassement » est le terme le plus approprié pour traduire ce passage ? » Je vous aurais dit que je préfère « suppression » à « dépassement » vous auriez pu, à juste titre me dire que je ne comprends pas bien ce que Marx dit. Mais quand c’est Molitor qui le fait vous y voyez «  justement la définition la plus simple, du dépassement ». Combien de temps encore, M. Bartleby, allez-vous abuser de notre patience ?

 

Vous me faites la morale en vous drapant dans votre dignité : « J'ai rempli ma part de contrat, vous vous êtes dérobé à la vôtre. » Il faut vous imaginer enveloppé d’une toge romaine, comme Cicéron au Sénat. Le soir, rentré à la maison, vous vous tressez des couronnes de lauriers que vous essayez le lendemain matin devant votre glace. Les guillemets de « falsification » dans « la “falsification” de sa propre Correspondance » sont de trop. Tout est de trop d’ailleurs chez vous. Vous espérez obtenir des renseignements comme tous les fouilles-merde journaleux de votre espèce et vous n’obtenez que des coups de pieds. C’est le métier qui rentre. À question stupide, coup de pied dans les partie sensibles, c’est la moindre des choses. Il faudra désormais vous habituer à l’idée que tout le monde ici vous prend pour ce que vous êtes : un doppelte Arschloch. Vous pouvez continuer à m’écrire ne serait-ce que pour avoir le dernier mot. Je vous le laisse, évidemment. Il faut absolument que ce charmant petit échange, qui sera mis en forme et publié où vous savez, se termine par un message signé Bartleby. Si, si j’y tiens. Ne me remerciez pas, c’est tout naturel. Vous êtes le plus grand et le plus beau de tous les doppelten Arschlöcher que j’ai jamais rencontré. Un doppelte Arschloch dont les ailes de géant l’empêchent de marcher.

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #37 on: 05. December 2005 at 15:50 »

 

M. Jessy je vois que vous prenez maintenant les choses de haut et vous voulez m’entraîner sur un terrain où vous pourriez bien jouer le rôle du troisième rabin.

 

Ce que je veux simplement faire remarquer c’est que M. Bartleby n’est pas capable de comprendre que Aufhebung, en allemand, peut aussi bien vouloir dire « suppression pure et simple » que « dépassement » au sens hégélien du terme. De même que ces connards de téléos, suivi de près par notre méritant Cap’tain Nullus, n’ont jamais été foutu de comprendre que économie, en français, peut aussi bien vouloir dire « réalité économique » que « science s’occupant de cette réalité ». Les debordiens se croient tellement supérieurs aux autres qu’ils pensent pouvoir lire et comprendre plus vite que les autres, ce qui les dispense de tenir compte du contexte. Ils butent sur la polysémie des mots. Ce sont, en quelque sorte, des anti-polysémites primaires, et là aussi je me demande ce que fait la LICRA.

 

Nickola :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #38 on: 05. December 2005 at 16:51 »

 

Quote:

« Il faut absolument que ce charmant petit échange, qui sera mis en forme et publié où vous savez, se termine par un message signé Bartleby. Si, si j’y tiens. »

 

M.Toto,quand il s'agit d'arguments vous ne ratez pas une occasion d'etre convaincant.

en revanche vos methodes sont suspectes

pourquoi sortir un "échange" plus ou moins anonyme,pour le mettre en forme et le publier ?

qu'avez vous besoin de prouver?

j'ai des doutes...

 

Jessy :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #39 on: 05. December 2005 at 17:05 »

 

Je voulais tout simplement vous faire remarquer que vous accordez à votre contradicteur une importance qu'il n'a pas et qu'il n'a jamais pu avoir...  Tous pourront témoigner que vous lui donnez, de belle façon, une bonne raclée... Le pauvre tente bien d'esquiver à chaque réplique mais il a déjà perdu le combat... Portez le coup final et qu'on n'en parle plus... Tranchez le noeud gordien au lieu de tenter de le défaire...

 

Toto :

Re: Dépassement à gauche.

« Reply #40 on: 06. December 2005 at 08:11 »

 

M. Jessy, vous avez évidemment raison et j’y pensais. Le doppelte Arschloch fera office de nœud gordien. L’« importance du contradicteur » n’a pas d’importance si je puis dire. À quelque chose connard est bon. À conditions d’aimer les chiures de mouches talmudiques, évidemment. Mais je ne veux forcer personne.

 

« Pourquoi sortir un "échange" plus ou moins anonyme, pour le mettre en forme et le publier ? qu'avez vous besoin de prouver ?» (Nickola)

 

Et pourquoi pas ? Il ne faut pas bouder son plaisir. Je veux prouver que les debordiens sont des petits cons prétentieux et culottés. Ils ont de qui tenir. C’est le plus ou moins anonyme qui vous dérange ?