« Ce peuple méchant fut anéanti jusqu’au dernier.
Gloire en soit à Dieu, Seigneur de l’univers. »
Le Coran, sourate VI, verset 45.
L’Histoire ne se répète
jamais, sauf en farce, et elle a bien une structure ternaire, jusque dans ses moindres méandres et soubassements. À
l’échantillon de crapulerie stalinienne tardive que constituait la rustique maspérisation* avait succédé son
antithèse jésuito-debordienne feutrée, la roublarde lebovicelardisation**. On sait qu’à cette occasion un grand nombre
de distingués membres du regretté Parti
de la vérité, spécialistes de la lutte contre la falsification & la
récupération, grands pourfendeurs de staliniens & futurs farouches
défenseurs de Orwell, se refusèrent à envisager la lebovicelardisation comme pouvant être une saloperie et une
falsification et préférèrent penser que la victime d’un tel procédé était un
énergumène exagérément susceptible,
ayant sans doute mauvais caractère et quoi
qu’il en soit, ne subissant là que les justes conséquences de ses notoires extravagances passées. Il est vrai qu’en
matière de falsification et de calomnie les staliniens ont tout fait et qu’il a pu paraître
impossible que puisse exister, après eux, un quelconque progrès dans l’art du
trucage et du mensonge. Ceci parce que ne sont pas envisagées les échelles relatives d’existence et
d’efficience du mensonge et aussi le processus total, collectif ou limité à
quelques individus, dont le mensonge n’est qu’un moment. Pourtant, déjà Wilhelm
Reich — calomnié et maudit par tous les menteurs à cause de cela — avait essayé d’expliquer la chose. Et aussi
plus tard Orwell et son ami Koestler. Il faut distinguer le mensonge à grande échelle, systématique et
permanent, érigé en discours totalitaire que vient garantir une implacable
censure et aussi, là où ça ne suffit pas, une omniprésente police politique et
le mensonge à petite échelle,
artisanal et occasionnel, tel qu’il est — hélas — encore pratiqué dans certains
milieux et regroupements à prétention révolutionnaire ou simplement critique et
se voulant étrangers à ce genre de vilenies***.
Il faut aussi distinguer : a) la falsification et la calomnie en tant que simples moyens, relativement peu variés,
de tromper l’ensemble de l’opinion ou un public plus restreint et aussi de
discréditer un groupe d’individus ou un
seul individu. b) le but intermédiaire
qui est de taire et de décourager, de faire
se taire toute contradiction et ensuite c) le but final, poursuivi au travers du recours à ces divers moyens, qui est
de conserver intacts au mépris de toute
vérité un credo & l’organisation
— le plus souvent hiérarchique —
qu’il sous-tend, aussi immense ou minuscule
soit elle. Bien entendu, nous n’allons pas faire ici une encyclopédie de la
falsification et il ne sera pas non plus question dans ce qui suit — ce n’est
pas le lieu ni le propos — de la moderne & humaniste manipulation des apparences à grande échelle : de la
kollaboration fun & de la
propagande branchée, de la publicité commerciale pride, du concupiscent consensus autour de la marchandise
kulturelle & démocratique & écologique, de l’éducation nationale &
socialiste & républicaine, de l’information & désinformation et du
conditionnement & emballage médiatique de toute la misère humaine actuelle.
Il sera seulement question ici de la falsification et de la calomnie utilisées à petite échelle en tant qu’armes dans
la polémique et la querelle théorique.
* Voir Internationale Situationniste n° 12, page 88.
** Voir le texte Fin du situationnisme paisible réédité par les Éditions Anonymes.
*** Encyclopédie des Nuisances n° 7, mai 1986, page 159, en bas à droite. Ranger Faurisson à côté d’un Voyer n’est même pas un mensonge. C’est juste une minable saloperie susurrée par un fils à papa, par un Kopfarbeitsunfähig.
1) La maspérisation fut une
falsification simple, non suivie de calomnie. Le but était de tromper le public
en diffusant une version retouchée
des prises de position d’un adversaire. C’est ainsi que l’éditeur
stalino-castriste Maspero passa à la postérité, en 1968, en publiant une
version grossièrement trafiquée de deux textes du CMDO*. Ici, au nom d’une
idéologie, déjà pourrissante, fut accomplie artisanalement une anachronique et
dérisoire falsification.
2) La lebovicelardisation
est apparue comme un progrès antithétique, et donc inimaginable, car elle fut une « falsification » faite
par des ennemis déclarés de toute
falsification. Le but intermédiaire était pourtant de se débarrasser d’un compagnon de route, d’un ex-ami devenu hérétique, devenu un rival gênant, pour
ainsi atteindre le but final qui
était de préserver, au mépris de toute vérité, l’infaillibilité
du credo debordien. Comme au bon vieux temps donc ! Il fallait pour cela
falsifier sans falsifier. Il fallait
rabaisser, calomnier sans rien dire.
Le moyen utilisé fut la publication sans autorisation d’une correspondance
privée tronquée, mais cependant
assumée comme telle à la faveur d’une mise en scène ad hoc laissée à la libre appréciation
du public. C’est ainsi que l’éditeur « révolutionnaire » Lebovici,
producteur du metteur en scène « révolutionnaire » Debord, passa à la
postérité, en 1978, en tentant de discréditer l’horrible et dérangeant
Jean-Pierre Voyer.
3) Il manquait donc — d’un
strict point de vue logique — la synthèse
de cette crapulerie et de cette roublardise. Il n’y avait jamais eu, de mémoire
d’apparatchik ou de debordophile, une accusation mensongère de falsification comme prélude à une campagne
calomnieuse et à une tentative de lynchage théorique. Ici, ultime abjection,
l’exigence de lutter contre la tromperie et le mensonge est retournée comme un
gant et mise au service de
l’embrouille et de la calomnie.
* Le fameux « Conseil pour le maintien des occupations ».
C’est cette remarquable
synthèse : la solnemanisation que
sont venus incarner, surclassant ainsi les ringards Maspero & Lebovici,
l’ectoplasme signant Adreba Solneman* et ses acolytes de l’Observatoire de
Téléologie® injustement méconnus du grand public mais méritant de devenir aussi
célèbres que les illustres bricoleurs qui les ont précédés. Nous faisons en
sorte, comme on le verra dans cette postface, de contribuer avec nos modestes
moyens à la réparation définitive de cette injustice. La solnemanisation, procédé falsificateur et calomniateur « révolutionnaire »,
consiste à se poser en victime d’une « falsification » inventée de
toute pièce dont on va ensuite accuser publiquement l’individu que l’on veut
souiller et discréditer. Il s’agit d’un procédé certes artisanal, mais totalement
novateur où l’accusation de « falsification » s’auto-constitue en
preuve « indiscutable » de la culpabilité du
« falsificateur » et aussi tant qu’à faire, c’est le but final, en preuve de la génialité
théoricienne de son « innocente victime ».
* « Abracadabra Seulement » pour les intimes. Le Gestalt polycéphale BE/OT revendiquant le procédé éminemment révolutionnaire du pseudonyme changeant et à contenu variable, nous ne pouvons pas garantir ici l’existence effective d’une « masse physique indépendante » correspondant à la signature « Solneman ». C’est pourquoi (à une exception près, voir chapitre XVII) les diverses créatures fantomatiques qui ont trempé dans cette saloperie — toutes, autant qu’elles sont — seront rangées en bloc, selon leurs propres voeux, dans leur fosse d’aisance originelle commune : l’officine BE/OT alias « Les Témoins de Solneman ».
Il est bien sûr recommandé
de lire le « recueil » intitulé Fin
du voyerisme paisible disponible sur le site OT et aussi les archives du
forum Debord disponibles sur le site de Jean-Pierre Voyer et sur celui de l’OT
si l’on veut connaître intégralement
le déroulement de cette édifiante affaire. Et, à propos d’intégralité — simple
détail sans importance — nous attendons, avec la patience et la sérénité qui
conviennent en pareil cas, la publication par l’OT des quatre premières lettres manquantes de la correspondance privée
« OT »/von Nichts. Correspondance qui fut donc publiée tronquée, amputée, trafiquée, falsifiée,
adultérée, manipulée et tout ce que l’on voudra d’autre, par les soins des
champions otistes de l’intégralité pour les besoins de leur démonstration.
« Honnête et droit comme un enculé néo-téléologue » n’est pas un
paradoxe mais plutôt une tautologie. Que contenaient donc ces quatre lettres censurées par l’OT de si
insignifiant et de si inintéressant (ou de si gênant et de si
révélateur !) qui fit que ces honnêtes falsificateurs décidèrent d’en
dissimuler l’existence au public ? Ceci, au moment même où ils
essayaient de revêtir de force l’excellent et irréprochable M. von Nichts
avec l’infâme tunique lebovicienne ! Nul doute que les petits bureaucrates
scribouillards de l’OT dans un prochain nouveau pensum de 600 pages nous
expliqueront, dans une note de bas de page, ce détail sans importance et comment
faire à l’avenir la distinction entre la bonne et la mauvaise falsification.
Dans la très instructive
affaire dite du recueil de L’Imbécile de
Paris, les adeptes du messie multicarte « Solneman » eurent la
progressive et divine révélation de sa « falsification » et c’est
ainsi que la « falsification » fut. Le fait qu’il n’y ait jamais eu
aucune falsification n’a strictement aucune importance car précisément c’est un
fait négatif et de plus, ne l’oublions pas, il s’agit ici d’une falsification
néo-téléologique. Elle arrive du futur, de la fin finale pour venir oindre dans
l’ici-bas et sanctifier dans le présent l’entité ectoplasmatique
« Solneman » : le gourou de secours dont le message était néo-téléologiquement prédestiné (si ce n’est pas
blasphémer que de formuler ainsi la chose) à être falsifié par l’Antéchrist
Voyer. Pourtant, si on regarde la chose de près, au delà de toutes les
incantations, de tous les effets de manche et des trémolos d’indignation, on
voit que toute l’astuce du procédé consiste à dire qu’il s’agit d’une « falsification indiscutable »,
d’une falsification dont l’existence est indiscutable et dont il ne faut
surtout pas discuter. Ce serait péché
mortel. Mettre en doute l’existence de cette falsification serait quasiment
comme mettre en doute l’existence de Allah ou de l’économie. Cela n’a donc ici
strictement rien à voir avec la réalité ou la non-réalité d’un fait ou d’une
chose. Une « falsification », à partir du moment où elle est ainsi
révélée, devient « réelle ». Pour les témoins de la chose et pour
ceux qui les « croient » cette « falsification » est une
falsification « caractérisée », « évidente », indubitable,
etc. car le croyant ne voit que ce qu’il croit. Mais, pour ceux qui sont
extérieurs à l’affaire, qui ne sont pas croyants, la chose existe seulement à
titre d’accusation de falsification et non pas à titre de falsification. La
question qui est donc posée n’est pas celle de la réalité, ainsi bricolée, de cette falsification mais
celle de son existence ou de son inexistence. La définition de ce qu’est la
« réalité » fut et reste le terrain de bataille où excellèrent les
inquisiteurs, les jésuites, les staliniens, les abrutis gauchistes et prositus,
les journalistes, les manipulateurs et emberlificoteurs de tout genre. La
réalité de « Dieu » ou celle du « socialisme dans un seul
pays » étaient prouvées et garanties par la réalité des bûchers ou du
goulag, qui eux existaient effectivement, sans nul doute possible. Pas de
goupillon sans sabre. Pas de « ligne du Parti » crédible sans la
« réalité objective » d’une balle dans la nuque. Mais bon, il y a la relativité d’échelle — on l’a dit — et
donc ne comparons pas ce qui n’est pas comparable. Et puis en plus, tout ça —
bien que n’étant pas encore fini — a beaucoup changé, grâce à Coca Cola® et un
peu aussi à l’US Air Force (aide-toi et le Ciel t’aidera, n’est-ce pas ?)
et donc, la réalité de la « falsification indiscutable » des témoins
du « Solneman » ne peut plus être prouvée et garantie que par les
mêmes petites saloperies indéfiniment répétées et par le recours à des procédés
inédits et spécieux que nous allons examiner ici une nouvelle et dernière fois.
« Dieu »,
« Allah », « Yahvé » et aussi — mais d’une autre façon —
« économie » existent à l’époque actuelle (celle du US Dollar) en tant que gris-gris
mentaux, en tant qu’artefacts prélogiques
inculqués, insufflés, implantés, en tant que « notions poubelles »
récitées, répétées, ressassées dont le nom évoque, dont l’idée implique leur existence en tant que chose, en tant que puissance agissante,
en tant que « réalité effective » et on l’a vu récemment, si l’on y
croit très fort — mais à condition d’avoir un ami milliardaire et peut-être aussi ayant ses entrées dans certains
Services Spéciaux — ça marche. C’est
pourquoi, dire : « Dieu, Allah, le grand Manitou n’existent
pas » n’est pas une connerie matérialiste, comme le « croient »
et le prétendent les néo-théoriciens de l’OT, mais constitue un préalable indispensable à la critique et à la compréhension (plus exactement
au paraître dans soi et donc à l’auto-compréhension) de ce qui existe. En
effet, si la chose nommée Dieu
n’existe pas tout court — comme le soutenait le divin marquis — s’il ne s’agit
que d’une chimère, d’un simple mot creux recouvrant un tissu de contradictions
et de bobards, qu’est-ce qui existe à sa place ? De même, si la chose nommée économie n’existe pas tout
court — comme le soutient le Stürmer
Voyer — s’il ne s’agit que d’une chimère, d’un simple mot creux recouvrant un
tissu d’imbécillités et de mensonges intéressés, qu’est-ce qui existe à sa
place ? Car il est absolument certain par ailleurs que quelque chose d’agissant et de
tout-puissant existe, n’est-ce pas, mes frères et ma soeur
néo-téléologues ? Cela fait donc maintenant un quart de siècle que l’Oberdada
Hegelsturmführer Voyer a raison : notre monde est bien à la merci d’une indiscrétion ! Cela fait donc maintenant un quart de siècle
que tous les bigots marxo-situationnistes ont tort et parlent, écrivent pour
dire rien et que tous les autres — messies de l’OT et d’ailleurs qui
s’imaginent avoir quelque chose de nouveau à nous annoncer, à nous révéler — pédalent dans le couscous.
C’est pourquoi, dire : « Votre falsification indiscutable n’existe
pas » n’est pas le produit du délire négationniste d’une hyène hitléro-voyeriste mais est une simple
constatation et le préalable indispensable au châtiment d’une bande de
calomniateurs et de spécialistes de l’entourloupe. Une « falsification
indiscutable » est donc une falsification qui n’a pas besoin d’exister pour
être « réelle ». Il suffit d’y croire ou de faire semblant d’y
croire. Il n’y avait aucun mobile, aucune raison, aucune intention de falsifier
ni de nuire et la chose est rigoureusement
conforme à l’original. Mais, ça ne fait rien. Une falsification sans
mobile, sans raison, sans intention de falsifier et donc sans résultat de cette
intention inexistante de falsifier est quand même une falsification. Un couteau
sans manche auquel manque la lame est quand même un couteau, n’est-ce
pas ? Et puis, comme le disait plaisamment Niels Bohr à propos du fer à
cheval porte-bonheur suspendu au dessus de la porte de son logis :
« Il paraît que même si on n’y croit pas, ça marche. » La solnemanisation est donc un progrès
inouï, « incroyable mais vrai » — non pas dans la théorie mais dans
la saloperie et l’embrouille — à côté duquel les exploits des Maspero &
Lebovici ne sont que du grossier travail d’amateur. Voilà pourquoi je remercie
tous les jours le Père, le Fils et le Saint Esprit d’avoir créé les sympathiques
nains de jardin de l’OT et que je recommande chaudement à quiconque la visite
de leur site : http://www.teleologie.org et la lecture de leurs divers
écrits.
VII
En 1978, pour sauver la
réputation et le prestige de Guy-Ernest Debord, il avait fallu tenter de faire
passer Jean-Pierre Voyer pour un imbécile et le traiter de la façon que l’on
sait, car sinon ce sont le grand poète Debord et toutes ses groupies qui
étaient des imbéciles. En 1998, pour ménager les prétentions et la vanité de
l’entité signant « Solneman », il a fallu tenter de faire passer
Voyer pour un imbécile et un falsificateur et le calomnier de la façon que l’on
sait, car sinon ce sont l’ectoplasme « Solneman » et ses témoins qui
étaient des imbéciles et des falsificateurs. Le Stürmer Voyer aura donc eu l’immense mérite et l’insigne honneur,
par l’effet déflagrant de sa puissante critique de contraindre la saloperie
humaine à se surpasser deux fois en vingt ans et à atteindre ainsi son point de
perfection. Il est par ailleurs remarquable que ce soit précisément la faction
réputée la plus « révolutionnaire » d’une époque qui se soit chargée
de la vile besogne de le censurer, de tenter de le discréditer et de l’enterrer
dans le silence* et que, vingt ans plus tard, un groupuscule s’auto-proclamant
le découvreur de « l’idée de notre temps » (La fin de tout et
« con-séquemment » la fin de tous les petits humains**) ait eu besoin
de le calomnier, de proférer des injures dégueulasses et d’essayer de le
lyncher théoriquement pour se mousser à ses dépens et ainsi tenter de faire
valoir — au mépris de toute vérité — son credo.
* L’exemple parfait de l’efficacité de cette conspiration du silence est le livre de M. Shigenobu Gonzalvez : Guy Debord ou la beauté du négatif aux éditions Mille et une nuits (réédité par les éditions Nautilus). Dans cet ouvrage sincèrement antidebordophile, qui se veut « un outil de travail » et est une excellente source de références pour tout ce qui concerne les exploits de Debord, ne sont pas évoqués l’affaire de la correspondance Lebovici-Voyer publiée tronquée et le comportement de Debord à cette occasion. Selon la vérité officielle actuelle (en russe : Pravda) il ne se passa donc rien en 1978. Bien sûr, et c’est en quoi le cas est exemplaire, l’honnêteté de l’auteur ne peut pas être mise en doute puisqu’il ignorait (plus maintenant) ce que tout le petit milieu des pantouflards post-situs et des lèche-culs debordophiles cache ou ne veut pas voir depuis vingt ans, à savoir que Debord se disqualifia en tant que théoricien et en tant qu’homme à cette occasion.
** Voir Naissance d’une idée tome II, note de la page 245. L’énoncé de la conséquence logique finale de la spéculation néo-téléologique ne doit pas donner lieu ici à « la calomnie la plus facile et la plus courante » que rencontrerait cette spéculation boiteuse et foireuse. Tout le monde — à part quelques lecteurs superficiels — avait parfaitement compris qu’il n’est pas question dans le discours otiste de « fantasme morbide », de « caricature de secte projetant quelque holocauste ou grand massacre rituel » mais, bien au contraire, de la nécessaire mort collective non accidentelle et non imposée de tous les êtres humains. Tout ceux qui savent lire, sans pour autant être de « bas fétichistes de la mort », avaient parfaitement compris depuis le début qu’il s’agit des « notions » de réalisation, de vérification, d’achèvement, d’accomplissement, de fin posées et délimitées comme devant être appliquées pratiquement à la collectivité humaine elle-même par elle-même. L’astuce messianique suprême consistant à présenter la chose comme étant « l’idée de notre temps » et non pas comme étant le credo solipsiste d’un ramassis de peigne-culs antivoyeristes.
Les Entretiens ici publiés et les textes qui ont fait suite sont
apparus à certains lecteurs comme des Vergeltungswaffen,
des « armes de représailles » fabriquées afin de châtier des
imposteurs et défendre Voyer face à ses calomniateurs. C’est en partie exact,
mais je dois préciser ici et ainsi répéter encore une fois que je n’étais pas
l’avocat de Voyer dans cette affaire. Le Stürmer
Voyer étant le seul et véritable adversaire que je respecte et dont je
m’honore, il m’était impossible d’être son défenseur. De même, les accusateurs
néo-téléologues ne pouvaient pas être mes adversaires car ils n’en étaient pas
dignes. La calomnie est le seul cas de figure dans la polémique où l’adversaire
se disqualifie en tant que tel et devient une simple enflure qui doit être
démasquée et ensuite écrabouillée. Pour l’individu calomnié et face à des
calomniateurs résolus, il n’existe aucune défense efficace autre que la
patience et l’attente sereine de l’heure du châtiment, qui met un certain temps
à venir de la même façon que le Panzerfaust
met un certain temps à refroidir. J’ai agi dans cette affaire en tant que
procureur mandaté par la raison — par le Weltgeist
— et jamais en tant qu’avocat, que défenseur de Voyer. Tous les
participants du forum Debord avaient parfaitement compris le sens de mes
interventions. C’est pourquoi les calomniateurs ratés de l’OT n’ont jamais
voulu admettre — cela équivalait à une auto-désintégration — ou seulement
envisager l’idée que si, par hypothèse extraordinaire, Voyer et son éditeur
avaient agi dans cette affaire en falsificateurs alors, je me serais fait un
devoir et une obligation de le reconnaître publiquement. Lors de l’examen
minutieux des faits qui précéda mon intervention, il ne m’est donc jamais venu
à l’esprit de postuler l’innocence de Voyer ou de von Nichts ! Les
arguments et les méthodes des accusateurs montraient à l’envi, au delà du
scénario mensonger et de la présentation fallacieuse des faits, que pour eux
tout reposait sur le postulat de la culpabilité de Voyer. Il fallait que Voyer
— depuis le début — soit un imbécile, que sa théorie soit une théorie de curé
et ensuite, grâce à l’aubaine du recueil de L’imbécile
de Paris, qu’il soit un falsificateur car sinon c’était l’entité
« Solneman » qui était un curé et un petit con et du même coup, c’est
sa mirifique construction spéculative qui devenait un risible scénario de
science-fiction pour adolescents attardés.
IX
Lors de la rédaction de ces Entretiens et du texte ultérieur Requiem, disponible sur le site de
Voyer, je n’avais pas connaissance de la totalité des faits relatifs à cette
affaire et, par exemple, je ne savais pas que l’acte d’accusation lui-même (le
texte en deux parties intitulé Fin du
voyerisme paisible) était un astucieux montage de correspondances
manipulées et tronquées. L’ignorance de ces « détails » — bien
compréhensible du fait des multiples entourloupes otistes — n’empêcha pas
toutefois que ces escrocs se fassent enfler la gueule à diverses reprises sous
les yeux des nombreux spectateurs silencieux et des divers intervenants de ce
fameux forum aujourd’hui disparu. Les erreurs et approximations que j’ai pu
commettre à l’époque m’obligent, par souci de vérité et de perfection, à
revenir ici sur deux points. Ces deux points concernent le comportement de
Voyer face aux procédés du « Solneman » et l’attitude de M. von
Nichts face aux démarcheurs abusifs de l’OT cherchant coûte que coûte à lui
faire endosser la tunique de Lebovici. J’ai écrit quelque part dans l’entretien
1/3 que la réaction de Voyer était « surprenante ». Elle fut tout à
fait logique comme on le verra plus loin. J’ai aussi écrit dans l’entretien
2/3 : « ... malgré les torts certains et évidents de von Nichts
... » je regrette maintenant d’avoir écrit cela parce que c’est inexact.
C’est pourquoi je prends la peine de corriger aussi ce second point comme on le
verra également plus loin.
X
Un détail, tellement simple qu’il en était devenu
invisible, avait échappé à la perspicacité de tous les intervenants du forum
Debord assistant à la tentative d’escroquerie planifiée par les gens de l’OT et
visant à discréditer et à souiller Voyer : en 1991, l’ectoplasme
« Solneman » s’était d’abord adressé à Voyer en tant que lecteur
anonyme, qu’individu ordinaire (c’est à ce titre, et non pas avec l’en-tête
organisationnel BE, que sa première lettre fut publiée dans L’Imbécile de Paris n° 2 suivie
d’une réponse de Voyer). Il avait dissimulé son appartenance au groupuscule
« Bibliothèque des émeutes » ou du moins avait négligé de se
présenter en tant que tel. Voyer avait donc été abusé. Si on lit attentivement
sa première lettre, on voit bien qu’il s’imaginait répondre à un honnête
lecteur de L’Imbécile de Paris, comme
l’était par exemple le sympathique et subtil M. Lafitte, alors qu’en fait
il répondait sans le savoir à un groupuscule voulant confronter ses positions
aux siennes sans le lui dire.
XI
C’est seulement dans sa
deuxième lettre, et avec l’envoi de son immortel et volumineux ouvrage, que le
« Solneman » dévoile l’existence du groupuscule en question. C’est
donc seulement là que Voyer peut prendre connaissance du titanesque arrière-plan
spéculatif sous-tendant les questions et les « massives critiques »
du « Solneman » (c’est ce qui explique que Voyer ait écrit — en toute
modestie — dans sa première réponse publique :
« Je ne comprends pas la fin de votre lettre »). Mais, c’est précisément
au moment où le « Solneman » révèle qui il est, qu’en même temps — à
la fin de cette deuxième lettre* — il annonce, au conditionnel, qu’il préférerait ne plus paraître dans ce
« fade journal ». Conditionnel de pure forme, puisque ne laissant par
ailleurs à Voyer absolument pas le choix de préférer, lui, le contraire, ne lui
laissant donc pas le choix de continuer en
public la discussion qui avait commencé en
public. Ceci en prenant le soin : 1) d’attendre que le n° 3 de ce
journal paraisse pour être sûr que sa réponse n’y figure pas et 2) de faire une
réponse très volumineuse afin d’embarrasser l’éditeur et l’obliger à ne pas
pouvoir publier ou du moins l’obliger à couper pour le cas où il voudrait quand
même faire la publication de la seconde lettre dans le n° 4 malgré la
défense qui lui en était faite. C’est là bien autre chose que de ne pas avoir
invoqué le droit de réponse, c’est avoir provoqué
sciemment le fait de la non-réponse aux yeux d’au moins 30 000 lectrices et
lecteurs de ce journal pour qui donc l’anonyme lecteur Solneman, contrairement
à l’excellent M. Lafitte, ne répondit jamais rien à Voyer. C’est là s’être
fait l’artisan de la non-publication
de sa lettre dans le journal L’Imbécile
de Paris (tirage 100 000
exemplaires, 30 000 exemplaires vendus, éditeur Pajak) et, par la même
occasion, de la non-reproduction de cette lettre dans le recueil ultérieur de
M. Von Nichts. C’est pourquoi, Voyer qui, malgré les procédés du
« Solneman », n’aurait pas manqué de continuer la discussion en public (Qui pourrait douter de la
chose une seule seconde ?) décide d’en rester là et de ne plus répondre,
car ce serait se retrouver dans la situation d’avoir à continuer en privé ce qui avait commencé en public. Ce serait surtout accepter,
contraint par les « précautions » du cauteleux
« Solneman », de discuter en
privé, avec un groupuscule de petits branleurs infiniment subversifs —
comme il y en a tant** — et avec lequel il aurait, en temps normal, refusé tout
dialogue. Refuser de dialoguer, faire appel avec politesse à la liberté de ne
pas répondre (« ... laissez-moi, je vous prie, la liberté de ne pas
répondre. C’est, il me semble, la moindre des libertés. » Voyer à Solneman
dans sa lettre du 8 janvier 1992) n’a donc strictement rien à voir avec le fait
de réclamer ou de quémander le droit au
silence comme ont pu feindre de le croire les crétins finis et l’idiote
concentrée de l’OT. Par sa fin de non-recevoir, le Stürmer Voyer a signifié (c’est une précision que nous tenons de la sua Eminenza elle-même) :
« Discuter avec des cons, d’accord,
mais en public. Discuter avec des
cons en privé, pas question, plutôt crever. » Voilà toute l’affaire.
* « Étant donné que je tiens ce fade journal pour responsable de ces petites libertés (je comprends mieux en quoi consiste l’ambitieux programme de l’éditorialiste : prendre librement la parole), je préférerais n’y plus paraître. C’est pourquoi cette lettre est envoyée après le n° 3, et en partie pourquoi elle est si longue. » (Extrait de la deuxième lettre de Solneman à Voyer.)
** Je pense ici aux « révolutionnaires » infiniment soporifiques de Tiqqun ® et à d’autres que je ne citerai pas, par pure bonté.
XII
Une des créatures
néo-téléologues avait d’ailleurs approché bien près de la solution, du fin mot
de toute cette affaire, en confessant de manière inconsciemment horrifiée* et
dans un soudain éclair de lucidité semi-consciente qu’elle ne pouvait pas
imaginer que — je résume — le délicat problème du prépuce de
M. Troudballe** puisse être aux yeux de l’immense Voyer plus important que les considérations
stratosphériques contenues dans la deuxième lettre du curé néo-mazdéiste
« Solneman ». Et pourtant, tout le problème est là ! Il est
possible et même certain que tout ce qu’a écrit Voyer soit insuffisant et
critiquable, un peu comme pour Marx et Hegel donc. Mais, serait-il possible que
ce que racontent le « Solneman » et ses collègues soit en dessous de la critique, soit un
salmigondis mazdéo-debordo-voyeriste, ne soit que du vomi néo-prositu et
serait-il possible alors que — en
1991 — Voyer ait refusé (compte non tenu des procédés du « Solneman »
que nous examinons plus loin) de poursuivre en
privé la discussion pour cette simple raison, parfaitement justifiée du côté de Voyer mais terrible,
insupportable et donc impossible à admettre du côté du
« Solneman » ? Au point que celui-ci ait préféré imaginer être dans la situation d’un Voyer face à un
Debord ? Après tout, pourquoi pas ? Un petit paralogisme de derrière
les fagots, du genre de ceux qu’affectionne le grand dialecticien
« Solneman », peut suffire à ne pas s’avouer l’inavouable :
« On reconnaît toujours les nouveaux génies au fait qu’il ne sont pas
reconnus par les anciens génies ! Conséquemment, si l’ancien génie Voyer
n’a pas voulu reconnaître l’ectoplasme « Solneman », c’est bien là la
preuve que celui-ci était un nouveau génie ! ». On connaît la suite.
Sur ce point, contrairement aux néo-téléologues, je n’ai jamais rien posé comme
étant « indiscutable » ni tenté de dissimuler ou de faire gober —
comme on dit — quoi que ce soit à personne. J’ai toujours dit :
« Allez-y voir ! ». Ensuite, si pour moi, les considérations
théoriques de l’OT ne peuvent pas être prises au sérieux et sont donc en dessous de la critique, par contre —
comme on l’a vu et le voit encore ici — j’ai pris très au sérieux leur
accusation de falsification en examinant et en décortiquant tous les détails,
en instruisant le procès jusqu’au bout et en demandant que tout soit
vérifié ! Je trouve donc indispensable, dans le présent texte où ils sont
une dernière fois stigmatisés en tant que fabulateurs, tricheurs et
calomniateurs, d’inviter — encore une fois — le public intéressé à essayer de
répondre — par lui-même — à ces cruciales questions en allant voir sur le site
de l’OT ou bien en lisant les deux tomes de La
naissance d’une idée. Le malheur des néo-téléologues aura été justement de
n’être pris au sérieux que sur leur tentative acharnée de rabaisser, de salir,
de calomnier, de solnemaniser Voyer
et de voir par contre leur tentative théorique être traitée de gadget nouvelle
vague, de fumisterie ou même de charabia. C’est doublement triste pour eux,
parce que cette tentative théorique, après avoir été couverte de cruels
sarcasmes et rejetée en bloc, est aussi maintenant discréditée et souillée par les multiples saloperies
qu’ils ont estimé nécessaire de commettre en
son nom et sous couvert de lutter contre la falsification que l’on sait. Voilà pourquoi, maintenant que l’intégralité des faits et des méfaits
est publiquement rétablie, tout le mal que je leur souhaite est que puisse être
connue et examinée, par un maximum de lecteurs et de lectrices, leur
littérature.
* Voir la lettre otiste du 5
juin 1998 dans la correspondance amputée « OT »/von Nichts.
** Voir Limites de conversation. Publié par les Éditions Anonymes en 1998.
On avait vu à cette occasion un certain nombre d’approbateurs debordistes ou
même debordo-voyeristes être pareillement scandalisés par le « Voyer du
prépuce de Lévy » et venir se ranger en ordre de bataille à côté des paparazzi de l’OT dans cette même
dénonciation gériatrico-psychiatrique du « Voyer de maintenant ».
XIII
On voit donc ensuite le
« Solneman » — qui avait voulu continuer en privé la discussion —
rendre publique la laconique fin de non-recevoir de Voyer, qui était ce qu’elle
était en vertu de sa mansuétude et parce qu’elle avait
lieu en privé justement et que les
« révolutionnaires » de la BE essaieront ensuite de faire passer
comme la réponse ultime de Voyer dans une prétendue
« correspondance », dans un prétendu « échange » entre le
jeune et hardi « Solneman » (curé dans un premier temps déguisé en
civil qui ensuite avait revêtu sa soutane BE*) et le vieillard aphasique Voyer.
« Correspondance » dans laquelle l’ignoble Voyer, aurait refusé de
répondre par lâcheté et par peur d’être détruit selon la version des éminents
psychanalystes de la BE devenue entre-temps « Observatoire de
Téléologie » et même, selon l’ultime et édifiante version,
« correspondance » dans laquelle Voyer, « devenu un des plus
méprisables déchets de son temps », après avoir « manipulé » et
publié « trafiquée » la première lettre du gentil et génial
« Solneman », aurait « imploré » celui-ci « qu’il le
laisse libre de son silence ». Pauvres petits Témoins de Solneman, que
n’inventeraient-ils pas et que n’écriraient-ils pas pour se dissimuler à
eux-mêmes leur infinie déconvenue !
* « À New York, le 11 août 1963, Burger a rencontré dans un bar un quidam qui lui a offert à boire, et l’a poussé à lui parler de ses difficultés dans la vie. Apprenant à la fin qu’il avait été dupe d’un prêtre déguisé en homme normal, Robert Burger l’a tué sur place. La police se perd en conjectures sur le sens de cet acte exemplaire ». IS n° 9, page 16. Voyer a été beaucoup plus sympa. Il s’est contenté de dire au curé Solneman qu’il ne lui répondrait pas. C’est la liberté que l’on prend quand on sait que l’on a affaire avec un imbécile ne méritant même pas qu’on le traite de tel. C’est ce que la plupart des lecteurs avertis avaient compris en 1992, à la lecture du bulletin n°4 de la BE et c’est ce que le « Solneman » et ses fidèles témoins se sont toujours refusés à envisager.
Les terribles manipulations
et trafics dont fut l’objet sa première lettre (le H majuscule à histoire et
les trois intertitres) qui, c’est évident
& indiscutable, en dénaturent
totalement le contenu, ne sont qu’un futile prétexte, un minable alibi qui ne
tient pas la route. C’est par pure forfanterie — par une sorte de formalité
interne à ce groupuscule autistique s’imaginant être à trois années lumière au
dessus de l’idiot du village Voyer et du monde
entier — que le
« Solneman » voulait se confronter à Voyer en privé pour officialiser à ses propres yeux et aux yeux de ses thuriféraires —
par la défaite inévitable, acquise d’avance de l’homme qu’il avait dépassé de toute éternité — la validité
de son mirobolant gadget théorique. Toute la suite de cette affaire, qui allait
devenir une ignoble et acharnée tentative de calomnie, tout le déchaînement de
haine, de bassesse et de sottise qu’elle provoqua démontrent que c’est bien ce projet risible, parce qu’à usage interne, qui animait le minuscule messie « Solneman » (et ses
témoins) lorsqu’il écrit à Voyer de façon
anonyme. C’est seulement cela qui peut expliquer le ton, le style et le
contenu de cette lettre (digne de figurer dans une anthologie de la bêtise
humaine) où le « Solneman » se retient, dissimule et joue au con.
C’est seulement cela qui peut expliquer que, contrarié dans son projet par la
publication (non prévue dans son plan)
de cette lettre dans L’Imbécile de Paris,
il ait refusé, en jouant à la vierge effarouchée, que l’affrontement se poursuive sous les yeux des 30 000 lectrices et
lecteurs de ce journal. Journal que dans son incommensurable vanité il avait
jugé indigne d’accueillir sa noble prose. C’est seulement cela qui peut
expliquer qu’il ait, quatre mois après l’incroyable fin de non-recevoir de
Voyer, tenté malgré tout de poser —
tel un bouffon satisfait — au tombeur de
Voyer, en divulguant dans le
n° 4 de sa feuille de chou, sans autorisation et sans prévenir quiconque, ce qu’il avait voulu qui resta privé.
C’est également cela seul qui peut expliquer l’interprétation ubuesque de la
publication de l’innocent recueil de M. von Nichts comme étant rien moins
qu’une tentative faite par Voyer de dissimuler qu’il s’était tu parce que le
colossal homoncule « Solneman » l’avait détruit. And last but not least, c’est aussi cela qui explique que ces
idiots prétentieux — totalement prisonniers de leur vision groupusculaire et en
proie aux délires bien connus qu’engendre ce genre de promiscuité malsaine —
vinrent exiger auprès de l’éditeur von Nichts rien moins que la publication, ou
la mention publique de l’existence, d’une prétendue suite à cette dispute qu’ils avaient voulue privée et qui de ce
fait, de par leurs propres fautes et manigances n’eut jamais lieu. Tel fut pris qui croyait prendre !
Il s’agissait donc bien
d’une double entourloupe et même d’une triple entourloupe lorsque, six ans plus
tard, ces créatures — à nouveau déguisées en civil au début et revêtant ensuite
leur soutane OT, puis ne publiant que la partie de la correspondance où elles
sont ensoutanées ! — viendront demander des comptes à l’éditeur von Nichts
en l’accusant de manque de scrupules éditoriaux, de négligence et ensuite de
« falsification indiscutable ». On a d’ailleurs vu, plus tard, que
les petits bricoleurs de l’OT dans leur zèle démonstratif avaient compté comme
première « lettre » de cette mythique « correspondance » ce
qui, en fait, était le texte de Voyer paru dans le n°1 de L’Imbécile de Paris. Voyer avait donc été trompé (manipulé et
piégé) deux fois : une première fois en répondant en public à un
« individu » — en apparence — normal qui en fait dissimulait son
affiliation à un groupuscule néo-prositu et une seconde fois en répondant — à
leur demande — en privé aux membres de ce groupuscule qui s’étaient aussitôt
empressés de rendre publique, dans le n° 4 de leur revue, cette réponse privée pour les besoins de leur
réconfortante démonstration*. Tout avait donc été faussé, biaisé, tordu dans
cette prétendue correspondance par les soins du curé maladroit et sournois
« Solneman » :
– Si Voyer avait su qu’il
s’adressait à un groupuscule néo-prositu alors il n’y aurait eu aucune réponse
de sa part ou, peut-être, sa première réponse publiée dans L’Imbécile aurait été toute différente.
– Si le
« Solneman » avait exigé un droit de réponse et avait demandé que
l’on insère sa seconde lettre dans L’Imbécile
de Paris, alors la réponse publique
de Voyer — que l’on ne connaîtra jamais — aurait été très différente de ce
qu’elle a été en privé.
– Si le
« Solneman » avait informé Voyer qu’il allait publier le tout dans
son prochain bulletin alors peut-être, là aussi on ne le saura jamais, Voyer
n’aurait pas répondu de façon aussi laconique et aussi polie.
* En matière de « correspondance », la distinction public/privé est essentielle. Rendre publique une lettre privée (avec ou sans autorisation) c’est toujours faire usage d’une arme à double tranchant et il peut arriver que le hardi divulgateur se reçoive un seau de merde sur la tronche là où il espérait et s’imaginait pouvoir ensuite briller en société. On l’avait vu avec la correspondance privée publiée tronquée par le « révolutionnaire » Lebovici, on l’a vu avec la pseudo-correspondance Voyer/Solneman publiée intégralement en 1992 par les « révolutionnaires » de la BE et ensuite avec la correspondance privée « OT »/von Nichts publiée tronquée par les otistes. On a même vu ensuite un autre « révolutionnaire » publier sur son site, et la main sur le coeur, une lettre privée dont il avait eu copie et se vantant de le faire sans l’autorisation de l’auteur ni du destinataire.
Dans cette affaire, Voyer
avait donc été constamment mené en bateau par le ou les manipulateurs signant
« Solneman » et, la preuve ontologique de l’existence de cette divine
falsification récitée gratis pro Deo
par les Témoins de Solneman sur le forum Debord : « Qu’est-ce qu’une
correspondance falsifiée ? Une correspondance falsifiée est une correspondance
publiée amputée, de sorte qu’un tiers impartial ne puisse pas prendre
connaissance de ses pièces et juger de son contenu. Lebovici avait ainsi
falsifié la correspondance Voyer-Champ Libre. Voyer et von Nichts ont ainsi
falsifié la correspondance Voyer-Adreba Solneman », cette preuve
ontologique, ce Panzer-argument
incantatoire sont donc ici à nouveau réfutés. Je rappelle que cette
argumentation avait déjà été réfutée sous un autre angle, bien plus virulent,
dans le texte Requiem où j’avais fracassé — comme on dit à Marseille —
une espèce de connasse néo-téléologue, apprentie psychiatre de mes deux, qui
s’était essayée à me faire passer pour un débile mental.
Je sais, à ce stade de mon
autopsie, que la charmante (humour) néo-téléologue en question (si c’est une
femme) n’a toujours pas compris. C’est pourquoi, je formule, encore une fois et uniquement pour elle, cette funeste réfutation en reprenant la
chose (les non-croyants peuvent donc allègrement sauter ce chapitre spécial,
rajouté après coup, et passer au suivant) sous un angle qui lui soit accessible. La base arrière cachée servant de support aux accusations mensongères
portées contre von Nichts et Voyer par les créatures de la BE/OT fut constituée
en trois temps. D’abord : 1) Par extrapolation
abusive*. Sur la base du postulat de
la validité intrinsèque de la mirifique révélation
solnemanienne — qui allait devenir plus tard le credo néo-téléologique que l’on sait — fut posée, établie la conviction que Jean-Pierre Voyer ne
pouvait qu’avoir tort, quoi qu’il fasse ou dise. À moins (hypothèse contraire
peu crédible) qu’il confesse ses erreurs, qu’il abjure sa foi en
l’infinité de la communication et demande ensuite, après avoir fait pénitence,
à rejoindre le rang des élus de la BE en sollicitant humblement une carte
d’adhésion à la chose. La troisième hypothèse,
à savoir que Voyer puisse avoir raison et le discours du « Solneman »
n’être qu’une risible fumisterie n’était même pas exclue d’office ou jugée
impossible mais tout simplement « inexistante », non-conçue,
non-envisagée. Ensuite : 2) Par travestissement
intéressé des faits. Ce qui était une fin de non-recevoir (un refus ferme et
poli de répondre, de discuter, émis en
réponse à l’insolente et stupide relance du « Solneman » datée du
23 décembre 1991) fut avantageusement déformé en une piteuse réponse de Voyer — implorant le droit au silence (Lâchez-moi, ayez pitié de moi !) — à la
deuxième lettre du nain titanesque « Solneman », privatisée par ses soins. Enfin : 3) Sur la lancée, six ans
plus tard, par transsubstantiation de
la « preuve » — confirmation miraculeuse
du bien fondé de leur foi en « Solneman » — lorsque fut apprise
l’existence du recueil de l’infâme von Nichts. Ce recueil venant prouver la totale rationalité de ce qui
n’était que leur délire groupusculaire et constituant la troncature ontologique, révélée, consacrée,
l’amputation monstrueusement vraie, évidente
de l’affrontement qui avait eu lieu entre le messie « Solneman » et
le génie du mal Voyer. Ce recueil
étant la maléfique occultation (et donc, la
« falsification indiscutable » devant être dénoncée publiquement de
toute urgence) de ce mythique échange ayant
continué en privé selon les « Témoins de Solneman », occultation
visant évidemment à dissimuler
l’indiscutable défaite de Voyer face au nouveau petit Jésus. L’entourloupe consista donc à faire comme si il y avait eu en privé continuation d’une dispute,
continuation d’un échange et ensuite déroute, défaite de Voyer. Dispute,
échange que l’affreux von Nichts (âme noire de Voyer, totalement obsédée par
« Solneman ») allait par la suite tronquer, amputer, falsifier pour
ainsi lâchement en dissimuler la fin. L’entourloupe consistant donc aussi à
rendre en quelque sorte von Nichts et Voyer responsables de la non-reproduction
(ou de la non-mention) dans leur recueil intégral de cette lettre privée restée
sans réponse parce que non publiée
dans L’Imbécile de Paris par la
volonté et les manigances du « Solneman ». Qu’est-ce que Voyer ou von
Nichts pouvaient avoir à foutre, dans leur recueil (compilation des textes de
Voyer parus dans L’Imbécile de Paris,
des questions suscitées par ces textes auprès des lecteurs de L’Imbécile de Paris et des réponses de
Voyer à ces questions), de dissimuler
ou même de divulguer la lettre d’un
pareil saltimbanque qui avait tout fait
pour que celle-ci resta privée ? Je vous le demande un peu, madame !
Ensuite, que pouvaient faire et dire von Nichts et Voyer face à une telle
inversion des faits, face à de telles accusations délirantes et à d’aussi
ignobles imputations d’intention ? Que peut-on répondre face à une telle
concentration de pourriture et de stupidité ? Voilà pourquoi ce n’était ni
à von Nichts ni à Voyer de répondre ! L’incapacité néo-téléologique
collective à comprendre, à admettre, à s’avouer la très simple vérité poussa
donc ces viles créatures à s’enfoncer toujours plus loin dans le mensonge et
l’abjection et les amena à tricher, falsifier, insulter, souiller et calomnier en toute bonne foi. Si l’on peut dire
ainsi. C’est pourquoi, je ne mets pas un seul instant en doute la bonne foi de la connasse en question.
Elle y croyait, pardi ! Pourrait-il se faire que je ne sois qu’une idiote
totale ignorant tout de la vie, de la
substance humaine historique dont je ne suis qu’une infime individualisation ?
Bien sûr que non ! Pourrait-il se faire que le contorsionniste
« Solneman » et ses coreligionnaires ne soient que des petits
salauds, qu’ils ne soient que de pauv’taches (comme on dit dans le 93) ?
Bien sûr que non ! Conséquemment, Voyer a tort. Conséquemment, Voyer est
un pestiféré et une ordure et c’est pourquoi il nous a falsifié !
Conséquemment, le monde entier a tort et c’est pourquoi nous avons raison.
Mais, hélas, comme on l’a vu et le voit encore ici, en matière de falsification
le Weltgeist est impitoyable.
* Achtung Feuerstrahl ! : Une extrapolation abusive [en termes savants : une Panzer-extrapolation ] est une abstraction unilatérale inconsciente, produite ou reprise en ne sachant pas qu’il est fait abstraction, comme on dit, d’autre chose, du reste. C’est un peu comme une abstraction hypostasiée mais en plus vulgaire. Ce qui a été ainsi négligé reste par là non conçu. Et, on le sait — Hegel a pourtant insisté ! — ce qui est hors de la pensée, qui a été supprimé sans être conservé dans un élément supérieur, revient toujours au galop et finit toujours par vous piétiner la gueule. Le seul moyen de ne pas croire, c’est de faire usage des abstractions en toute conscience. Mais c’est une autre histoire, qui ne fait que commencer.
La véritable falsification
est celle consistant à vouloir faire passer une double entourloupe pour une
« correspondance » entre le gentil « Solneman » et le
lâche et méchant Voyer. Et, raffinement ultime, à venir ensuite accuser un
éditeur honnête de complicité dans une falsification de cette
« correspondance » qui aurait été commanditée par Voyer lui-même. En
effet, les manipulateurs otistes — victimes de leurs propres manipulations qui
leurs étaient retombées sur la gueule — avaient osé sommer von Nichts de
publier, au nom de la vérité et de l’intégralité éditoriale, ce qui n’était
qu’un tripatouillage de textes
publics/privés où ils s’imaginaient avoir
le beau rôle. Ce qui est exactement ce qu’ils reprochaient à von Nichts,
qui lui s’était contenté de reproduire l’intégralité des textes publics
relatifs à Voyer présents dans L’Imbécile
de Paris, sans aucune arrière-pensée falsificatrice, ni idée de mise en
scène malveillante ou visant à enjoliver quoi que ce soit. Le scrupuleux von
Nichts avait reproduit publiquement ce qui était public et donc, dans le
recueil de L’Imbécile de Paris, le
faux-cul « Solneman », jouant au niais et au modeste, apparaît pour ce qu’il avait voulu paraître de prime
abord : un anonyme (Aber da soll
niemand) lecteur de L’Imbécile de
Paris posant des questions à Voyer. Il s’agissait donc bien d’un second
baiser de Judas quand ces honnêtes manipulateurs* vinrent reprocher à von
Nichts les conséquences de leurs propres
manipulations. Il fallait de plus
être des pestiférés, pourris jusqu’à la moelle, pour s’imaginer et ensuite
« croire » que Voyer était le commanditaire d’une telle
« falsification », l’en accuser publiquement et le couvrir
d’insultes.
* Bien sûr, les gens de la BE/OT n’étaient pas capables d’une si incroyable intelligence dans la duplicité. L’affaire est parfaitement explicable par leur suffisance, par leur fatuité et leur naïveté qui leur interdisaient d’envisager, une seule seconde, qu’ils puissent être des imbéciles. La Selbst-négativité n’est pas donnée à tout le monde, hélas ! Ils avaient à choisir entre : a) la révélation de leur bêtise prétentieuse et b) la fuite en avant dans l’esbroufe, avec le bricolage d’un scénario, d’un roman à l’eau de rose, leur permettant de « paraître autre » et d’espérer sauver la face pendant un certain temps. Peut-être auraient-ils du, dès le début, laisser tomber le « monsieur, qui y est embourbé si profond, dans son grave dilemme » [ce passage du début de la deuxième lettre du « Solneman » à Voyer a hélas disparu dans la reproduction — page 195 du tome 2 de la Naissance d’une idée — de cette lettre qui commence donc par une honnête indication de coupure : (...)] et passer à des activités plus reluisantes. Cela leur aurait évité de devenir des calomniateurs et des imbéciles avérés.
L’éditeur von Nichts qui
avait flairé l’embrouille, sans toutefois parvenir sur le coup à en démonter le
vicieux mécanisme (ce qui est tout à fait excusable et compréhensible) et face
aux pressantes exigences des tartufes otistes eut le courage de préférer passer
pour un « falsificateur » aux yeux de certains plutôt que de céder
aux demandes d’une bande d’escrocs. M. von Nichts avait effectivement
affaire à forte partie et tout en étant conscient de pouvoir paraître avoir
tort sur la forme pressentait cependant qu’il avait absolument raison sur le
fond. Ce sentiment était d’ailleurs partagé par divers observateurs de cette
tentative d’escroquerie et de lynchage théorique* qui ne resta pas impunie.
* Lyncher : exécuter sommairement, sans jugement régulier, en parlant d’une foule, d’un groupe. Petit Larousse.
Voilà donc tout ce qui a
existé dans cette affaire : les faits, comportements, procédés et
motivations. Voilà ce que les génies néo-théoriciens de l’OT avaient préféré
interpréter et ensuite décréter unilatéralement comme étant une
« falsification indiscutable », une falsification dont il n’était pas
possible ou permis — selon eux — de discuter et qui devait donc s’imposer par son évidence préfabriquée et échapper ainsi à tout examen critique venant de l’extérieur. Or, on
le sait, l’évidence — qui fait
admettre et « accroire » n’importe quoi — n’est pas si évidente que
ça, elle n’est que l’impossibilité de concevoir la contradiction et souvent
aussi que la tentative de la dissimuler. On ne peut pas falsifier sans l’avoir
fait exprès. Toute falsification est manifestation de l’intention de falsifier,
de dissimuler, de tromper le public ou de discréditer, de calomnier autrui. Par
contre, on peut avoir tronqué ou déformé sans le savoir et donc sans l’avoir
fait exprès. Ce qui, bien évidemment, exige rectification publique accompagnée
des plus plates excuses mais est tout autre chose qu’une falsification. Dans
cette affaire, comme on l’a vu, non seulement il n’y a jamais eu intention
falsificatrice et donc falsification mais il n’y a pas eu non plus troncature
accidentelle ni déformation involontaire. Le petit livre L’imbécile de Paris avait été conçu par l’éditeur von Nichts comme
un recueil du journal L’Imbécile de Paris
et c’est bien ce qu’il est et restera pour l’éternité. Aucune solnemanisation, aucune calomnie, aucune
falsification n’y ont rien pu changer. Les tonnes de saloperies et d’immondices
répandues pendant des mois contre Voyer et von Nichts par les muezzins de l’OT
sur le forum Debord et ailleurs n’ont pu que leur retomber sur la tronche. Ce
n’est que justice.
@ Texte écrit en septembre
2002, revu et corrigé — grâce aux brillants germanistes anonymes de feu l’OT —
en février 2004.